UVTF : « La tauromachie, un patrimoine culturel vivant ! »

Après l’année 2020 au cours de laquelle, à de rares exceptions prés, les arènes françaises restèrent fermées pour raison sanitaire, la temporada 2021 a mis en valeur la vitalité de la culture taurine.

Soumises à des jauges réduites de moitié, les arènes n’en ont pas moins renoué avec la plupart de leurs dates habituelles, grâce à l’adoption d’un modèle économique durable et solidaire impulsée par l’UVTF avec l’aval de tous les syndicats professionnels :

74 spectacles majeurs ont été organisés, soit 75% du total de 2019 (101).

Dans les arènes de première catégorie les jauges autorisées ont été remplies dans la majorité des cas.

De tous les spectacles vivants français, la tauromachie est le seul à avoir connu une reprise aussi spectaculaire.

Une performance d’autant plus remarquable que la tauromachie est la seule activité culturelle française non subventionnée.
Sa vitalité et sa capacité à dépasser la crise sanitaire s’expliquent par le profond enracinement de cette culture dans ses territoires de prédilection.

Ce sont précisément cet enracinement et la pérennité des pratiques artisanales, artistiques ou d’élevage qu’elle perpétue qui motivèrent l’inscription de la corrida à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français par le Ministère de la Culture en 2012.

Répondant à tous les critères requis par l’UNESCO, la tauromachie a en outre démontré en 2021 la force du lien social tissé entre tous ceux qui en partagent les valeurs : tout autant que celui de se rendre aux arènes pour assister aux exploits des toreros lors de cette magnifique temporada de reprise, ce fut le plaisir de se retrouver après de longs mois d’éloignement que beaucoup d’aficionados retiendront.

L’EXCEPTION CULTURELLE « CORRIDA » CONFIRMÉE.

En 2021 aussi, l’exception culturelle dont bénéficient les « courses de taureaux » dans la loi française au regard des « mauvais traitements infligés à des animaux domestiques ou tenus en captivité » – notion dont le législateur de 1961 avait écarté le soupçon en ce qui concerne les corridas qui sont d’abord un combat – vient d’être confirmée et renforcée.

À l’occasion des discussions parlementaires engagées en 2021 autour du projet de loi de protection animale, tous les amendements visant à interdire la corrida ou, a minima, l’entrée des arènes aux mineurs, ont été écartés par l’Assemblée Nationale et rejetés par le Sénat : 19 voix pour l’interdiction, 246 pour le maintien de la législation actuelle.

L’exception culturelle a en outre été renforcée lors de la rédaction du texte définitif par la commission mixte paritaire, Assemblée Nationale et Sénat ayant tenu à préciser que les peines encourues en cas de maltraitance ne s’appliquent que lorsque les faits sont commis « hors du cadre d’activités légales ».

UNE SURVIVANCE DE LA CULTURE INDO EUROPÉENNE

Combattre le taureau est une constante dans toute la culture indo européenne depuis au moins 7000 ans, sous forme de chasse puis de cultes et de jeux. En France des tauromachies cynégétiques sont documentées dès Clovis, Pépin le Bref, Charlemagne, et dans leur forme de jeux dans un périmètre urbain depuis le Moyen Âge (1289 Bayonne).

Ces coutumes ont été introduites dans le droit qui a légitimé diverses traditions régionales que des rois et des papes voulurent interdire car ils y voyaient des rassemblements de foules potentiellement dangereux pour leur autorité. Finalement, sous Louis XV,  » la passion des peuples d’Armagnac » a prévalu et les courses de taureaux furent autorisées en place close.

Depuis, le droit a toujours reconnu la légalité des courses de taureaux dans leurs régions de tradition. La SPA, qui a contesté la législation en vigueur devant divers tribunaux depuis un an, a été déboutée partout et condamnée pour procédure abusive à Dax. Ces décisions sont conformes à la jurisprudence du Conseil Constitutionnel qui, en 2012, a réaffirmé l’exception culturelle prévue dans la loi, et à celle Conseil d’état qui a rappelé en 2019 que les textes fondateurs de l’UE interdisent aux États de faire prévaloir le bien-être animal sur les patrimoines ou traditions culturels.

Si la question fait consensus au sein d’une écrasante majorité parlementaire transversale, c’est que la volonté prédomine de respecter les traditions et le mode de vie des territoires, faute d’imposer une uniformisation castratrice qui serait un reniement de notre histoire et un appauvrissement de la diversité. Cette position de bon sens est en opposition avec le mouvement woke, né aux USA, qui, au nom d’une supposée modernité, prétend imposer une réécriture de l’histoire et effacer tout ce qui n’est pas conforme à son idéologie.

Interdire la corrida, comme ré écrire l’histoire, devient un levier pour déconstruire la société par bribes, en dénonçant comme archaïque ce qui n’est pas conforme à la modernité telle qu’il la conçoit, à commencer par les traditions. Or, étymologiquement, tradition provient de transmettre. De la même manière, archaïque définit ce qui est ancien. L’erreur serait de prétendre que tout ce qui est ancien est dépassé et tout ce qui est moderne magnifique.

Dans cet acharnement à rejeter l’ancien, traditions ou humains, cette idéologie prône une rupture de civilisation inquiétante qui nous mènerait vers une société déshumanisée et privée de ses racines. Exactement l’opposé de la tradition taurine qui est un facteur de lien social inter générationnel dans lequel la parole des anciens est une richesse car elle permet précisément la transmission.

LE RASSEMBLEMENT DU 18 SEPTEMBRE 2021

L’importance de la tauromachie dans le mode de vie des habitants des régions « de tradition », mais aussi de celui des aficionados issus de toutes les autres, fut palpable lors du grand rassemblement du18 septembre 2021 à Mont de Marsan.

Ce jour-là, plus de 20 000 personnes revendiquèrent pacifiquement leur attachement à leur culture patrimoniale et leur refus d’une globalisation qui les priverait de leur mode de vie.

De mémoire de Préfet, on n’avait jamais vu un tel rassemblement dans les Landes !

Les 13 et 14 novembre, la ville de Nîmes rend hommage au mouvement de défense des cultures taurines impulsé en 1921. Défilé de gardians, reconstitution et prises de paroles s’y succéderont.