Grande tarde pour Sébastien Castella ! Le Biterrois a ouvert la Puerta del Príncipe de Seville à l’issue d’une corrida durant laquelle il fut le mieux servi, décrochant le contrat de remplacement de Morante pour la despedida d’El Juli dimanche, aux côtés de Daniel Luque.
Castella est entré en piste face à un faible Victoriano, changé après la première pique en raison d’une faiblesse à la patte. Son nouvel adversaire s’est d’abord montré fuyant mais le Biterrois est parvenu à le fixer au capote, livrant une vibrante série de veroniques et demi-veroniques. Après un quite de Talavente, la cuadrilla s’applique aux banderilles et José Chacon salut, avant que Castella ne lui brinde le toro. La faena débute à droite, d’abord avec une série en génuflexion, puis avec de limpides derechazos. A gauche, le Français propose de lentes séries face à un animal dont la charge baissait. Castella offre une ultime série droitière avant de conclure par manoletinas. Entière foudroyante après pinchazo. Oreille et ovation au Victoriano.
Sébastien Castella a ensuite fait l’étal de sa technique à toute la Maestrenza. Brindé au public, son second toro lui a permis de briller à la muleta avec, dans un premier temps, deux séries de derechazos pleines de transmission, avant qu’il ne s’emploie à gauche malgré plus de difficultés face à l’animal. Le Biterrois a ensuite livré une série sans bouger, ou presque, faisant vibrer la plaza avant de terminer plus difficilement sur la corne droite avec la baisse de rythme du toro. Deux oreilles sont tombées après une belle estocade, venant récompenser tout le travail fourni au cours de la tarde.
De son côté, Alejandro Talavante a d’abord été mal servi. Le maestro a fait face à un Victoriano sans charge, rendant impossible toute série après, là encore, de bonnes poses de banderilles, précédées d’un quite de Roca Rey. Malgré un engagement certain pour tirer quelques passes, une à une, Talavante n’a rien pu tirer de son adversaire, sifflé à l’arrastre. A son retour en piste, le maestro est tombé sur un impossible Victoriano, sans toutefois tenter de dessiner la moindre faena. Quelques muletazos, une entière et les sifflets de la plaza.
Enfin, Andrés Roca Rey ne fut pas mieux loti ce samedi soir. Lors de son premier combat, capote en main, le Peruvien n’est jamais parvenu à fixer son adversaire, avant de livrer trois difficiles séries avec la muleta. Mais, sans moteur, le Victoriano ne transmet pas. Entière. Silence au maestro et sifflets à l’animal. Le Péruvien a ensuite tenté de tracer une lente faena sur les deux pitons lors de son deuxième combat, tentant, en vain, de mettre en œuvre sa technique. Échecs aux aciers. Une tarde à oublier.
Seville – Samedi 30 septembre 2023
6 toros de Victoriano del Río / Cortés (5) pour
Sébastien Castella : oreille et deux oreilles
Alejandro Talavante : silence et sifflets
Andrés Roca Rey : silence et silence
Maxime Gil