Mundillo Taurino : Comment est née la ganaderia?
Ganadero de Cebada Gago : Dans les années 40, mon grand-père aimait depuis tout petit le toro bravo, les festivals populaires et ensuite son oncle José Cebada, lui a offert un fer qui portait le nom « José Cebada » et quand mon père acheta la ganaderia à Cristina de la Maza, le fer de l’union, en premier ce fut celui de l’association qui est le même que celui de la copa et quand nous avons acheté celui de l’union, il y avait une loi qui disait qu’un ganadero d’une même famille ne pouvait pas avoir deux fers du même nom et là, mon père ne put le mettre à son nom et le laissa à celui de son oncle José Cebada ; c’est pourquoi les toros sont lidiés sous le nom de José Cebada mais l’éleveur a toujours été mon père car il avait l’aficion et aimait les toros avant tout.
Quand nous avons acheté le fer de Cristina de la Maza il y avait quelques vaches avec le fer de Cristina que l’on a mis avec un toro de Juan Belmonte mais ceci n’a pas fonctionné. Cette finca était près de celle de Alvaro Domecq et une amitié s’est créée avec lui, nous avons donc acheté des sementals de Torrestrella ainsi que des vaches de Carlos Nuñez ancien et un lot de vaches à Juan Pedro Domecq également ancien, des années 60/70. Il s’agissait des meilleures ganaderias de cette époque (Carlos Nuñez, Juan Pedro Domecq…), ainsi on constate que Carlos Nuñez est la base de nombreuses ganaderias comme Juan Pedro.
MT : La ganadería traverse actuellement une bonne période non?
Ganadero de Cebada Gago : Oui, on est dans un bon moment, je ne sais pas ce qui se passera cette année, il y a des années qui sont bonnes et d’autres qui le sont moins même dans un bon moment, parce que les bons moments d’une ganaderia ne se compte pas en années mais en décennies. Cette ganaderia, l’année où nous avons lidié deux novilladas à Hagetmau et Carcasonne, cette année-là, on a eu deux vueltas al ruedo et cette année-là on a également lidié 3 corridas, une à Arles, une à Vic et une dernière à Bayonne ; sur les trois il y eut trois vueltas al ruedo. Cette année-là nous avons donc lidiés 5 spectacles en France pour 5 vueltas al ruedo. Une bonne temporada et un bon moment en général. Nous avons eu parfois plus de chance et d’autres moins mais une bonne temporada quand même.
MT : Le retour à Pampelune a une saveur particulière pour un ganadero « A Los Toros » non?
Ganadero de Cebada Gago : Oui, oui, le retour à Pampelune, je crois que c’est la reconnaissance de n’importe quel ganadero mais un ganadero qui a lidié 27 années en suivant à Pampelune, c’est une affection particulière que nous donnons à Pampelune parce que il y eut beaucoup de triomphes dans cette arène, la ganaderia laisse là-bas ses triomphes les plus importants et les bons résultats. C’est beaucoup plus important que sorte un toro dans un lieu important que dans un lieu moins important. Tous sont importants, quand le toro charge, il charge partout pareil, à Pampelune ou ici, mais il n’a pas la même répercution, ce n’est pas pareil de triompher à Pampelune que de triompher dans un village. Mais quand il sort un « toro de verdad », le ganadero va profiter de la même façon que ce soit dans une grande arène ou à la plaza de tienta.
MT : Faites-vous une différence entre l’aficionado français et l’aficionado espagnol?
Ganadero de Cebada Gago : Et beh… oui parce que l’aficionado français peut être…. L’aficionado, quand il est un bon aficionado, qu’il soit espagnol ou français c’est le même. Seulement, dans l’ensemble, la fiesta n’est pas assez bien protégée, de fait cela profite à cette situation anti taurine, de decaste que connaît la fiesta, les français sont en train de travailler sur leur aficion, chercher les choses positives et dépasser les éléments négatifs extérieurs qui durent sans motifs réels parce que au final je crois que l’aficion taurine quand nous la voyons, il n’y a pas cette violence que l’on voit avec les manifestations anti-taurines et qu’on voit avec le football. Nous sommes dans la période de l’euro de football et on voit des bagarres, au contraire, l’aficionado respecte les autres, les différentes opinions, ce que ne font pas les autres avec les aficionados. Il y aurait un respect mutuel… Moi je respecte celui qui veut allez voir le foot et ça m’est égal, alors il faudrait aussi respecter celui qui veut aller aux arènes.
MT : Quel serait le cartel parfait pour lidier une corrida de Cebada Gago? Avez-vous une préférence comme torero?
Ganadero de Cebada Gago : Moi, ce qui m’intéresse chez les toreros, c’est que quand sort le toro, c’est que le torero qui est devant lui donne une faena et je fais partie des gens, et des jeunes qui aiment et qui s’ouvrent un chemin dans le monde des toros lorsqu’ils sont honnêtes devant, c’est ça qui est intéressant pour chaque aficionado et chaque ganadero. Il y a quelques fois des erreurs dans la formation de la faena, la structure de la faena, mais moi ce qui m’importe c’est le torero qui veut.
MT : Quelle image avez-vous de la plaza de Mont de Marsan ?
Ganadero de Cebada Gago : Une très bonne image parce que je la connaissais. Cela fait très longtemps que nous lidions là-bas avec une bonne aficion, la France en général a une bonne aficion, il y a du monde aux spectacles.
MT : Pouvez-vous me parler de la corrida de 2015?
Ganadero de Cebada Gago : Ce fut une corrida très intéressante, avec une diversité de toros, une grande après-midi de bravoure, avec des toros encastés, des toros plus spectaculaires, très braves avec leurs défauts mais très très intéressants.
MT : Qu’attendez-vous de la corrida du 23 Juillet prochain?
Ganadero de Cebada Gago : Moi j’aimerais qu’elle sorte au minimum aussi bonne que l’année dernière et un petit peu meilleure mais cela sera difficile. J’aimerai que sorte le toro brave et bon, le toro brave crée le spectacle et surtout en dernier j’aimerai qu’elle rende facile la tâche aux toreros et que les gens sortent au minimum aussi satisfaits que l’année dernière des arènes.
Propos recueillis par Jean Dos Santos le 4 juillet 2016