Saint Gilles / Blohorn “Sortir six toros de cette qualité est une réelle satisfaction, c’est une date historique pour nous”

Après avoir lidié l’une des corridas les plus complètes, mais surtout régulières, de cette temporada dans les arènes de Saint-Gilles, les nouveaux repreneurs de la ganadería Blohorn sont revenus sur une après-midi qui restera gravée dans leur parcours de ganaderos.

Guillaume Chabre et son fils Rémi partagent la même passion pour le toro. Neveu et petit-neveu du propriétaire historique Bruno Blohorn, la famille Chabre, qui vit entre la Suisse et la Camargue, est à la tête de l’élevage familial depuis maintenant trois ans. Discrets et passionnés, père et fils affichaient un large sourire à l’issue de la corrida de Saint-Gilles.

Guillaume (à gauche) et Rémi (à droite) Chabre, repreneurs de la ganaderia Blohorn (photo prise à Soustons 2022)

La ganadería devait disparaître lorsque Bruno Blohorn a décidé d’arrêter l’activité. Finalement, c’est dans la famille que l’histoire de la ganaderia continue comme nous l’explique Rémi Chabre “Mon père a décidé de reprendre la ganadería. Cette corrida de Saint-Gilles est une date historique pour nous.”

Rémi dresse un premier bilan de cette corrida, qui avait une signification particulière pour la famille Chabre : « Aujourd’hui, pouvoir lidié une corrida complète (ce qui n’était plus arrivé depuis une quinzaine d’années) a été une vraie chance. Depuis quelques années, la camada a été réduite, et pouvoir sortir six toros de cette qualité est une réelle satisfaction », rappelle le jeune ganadero. Lorsqu’on entre dans le vif du sujet, c’est avec satisfaction mais aussi beaucoup d’humilité que Rémi fait le bilan de cette après-midi : « La corrida a bien fonctionné, avec des toros intéressants. Tout n’a pas été parfait ; on aurait aimé que le burraco (4e toro de la tarde) donne tout ce qu’il avait dans le ventre, mais mis à part cela, c’est une après-midi importante pour nous. »

Le sixième exemplaire de la corrida de Saint Gilles ©Christine Nuel

Un lot intéressant dont la régularité des produits lidiés est le principal point positif : « La principale satisfaction de cette corrida a été de pouvoir lidier six toros qui permettaient de couper des oreilles. Les toreros ont pu exprimer leurs qualités face à un bétail qui n’avait pas de mauvaises manières », souligne Rémi Chabre, avant d’enchaîner rapidement sur le travail qui attend les ganaderos : « Le point à améliorer est le manque de force et le manque de bravoure à la pique. Nous avons été un peu déçus par ce premier tiers, qui est important pour nous. »

C’est toutefois le sourire aux lèvres et avec le sentiment du devoir accompli que les deux hommes ont quitté les arènes de Saint-Gilles. À la question de savoir si le choix de racheter la ganadería de son oncle est payant, Guillaume Chabre conclut : « C’est un investissement de cœur, une fantastique aventure, avec une corrida qui nous donne beaucoup d’espoir pour la suite. »