Grande émotion pour ce dernier paseo de Juan José Padilla dans ces arènes de Pamplona. Moins d’une semaine après s’être fait ouvert le crâne à Arévalo, Padilla remet l’habit de lumière pour se confronter à sérieux lot de Jandilla. Il reçoit une forte ovation à l’issue du paseo et tout au long de ses deux prestations avec un public montrant tout son attachement pour le cyclone de Jerez.
Une reconnaissance bien méritée quand on connait le parcours de Padilla, quand on sait qu’il a failli perdre la vie dans ses mêmes arènes, notamment lors d’une corrida de Miura, un soir d’été de 2001 où il se fait transpercer la gorge en entrant à matar. Une sortie saluée donc et récompensée par 3 oreilles après une après-midi aboutie (bien que généreuse au niveau des récompenses) clôturée par une sortie a hombros.
Le lot de Jandilla, bien présenté, se révèle maniable manquant parfois un peu de transmission mais avec un fond de noblesse intéressant. Cela permet notamment à Andrés Roca Rey d’accompagner le torero de Jerez de la Frontera a hombros (avec générosité) mais au prix d’une tarde tout de même engagée. Cayetano coupe lui une oreille à son second qui est aussi discutable mais demandée.
Le premier toro de Jandilla, bien présenté, est accueilli de plusieurs largas de rodilla par Juan José Padilla. 2 piques. Bon tercio de banderilles du torero de Jerez qui pose 3 paires dont un quiebro très bien réalisé. Brindis au public sous une grande ovation. Début à genoux contre les tablas avec un toro qui répond bien mais qui manque de transmission. Padilla torée avec enthousiasme et en communion avec les tendidos. Sa faena est inégale avec des passages un peu périphériques et d’autres plus intéressants. Il tue d’une entière portée… au centre du ruedo. Les 2 oreilles tombes. Généreuse peut être mais de circonstance.
Le second de Jandilla est difficile à fixer à sa sortie. 2 petites piques. Salut de la cuadrilla aux banderilles. Cayetano entame timidement sa faena contre les tablas. Il poursuit à droite avec des séries inégales et quelque peu décousues. À gauche, son travail est mieux construit et plus sincère avec deux bonnes séries de naturelles. 1 entière au deuxième essai. Salut
Andres Roca Rey soigne la réception du 3e de la tarde. 2 piques. Grande série de gaoneras du péruvien qui reste à la merci du toro sur chaque passe. Brindis à Juan José Padilla. Roca Rey débute sa faena par statuaire où il se fait sévèrement secouer par son adversaire. Il se relève et repart en avant avec n’appui sonore du public. Roca Rey trace une faena ambidextre avec justesse et maîtrise. Il domine son adversaire, noble et maniable. 1 entière au second essai et une oreille
Le quatrième pour Juan José Padilla, difficile à fixer prend deux piques. Tercio de banderilles de la cuadrilla. Padilla débute sa faena de nouveau à genoux contre les tablas. Sa faena est peu superficielle mais le torero de Jerez fait l’effort sur les deux pitons. Avec le soutien alléchant du public, Padilla en profite et continue sa faena. Il tue d’une entière au centre du ruedo qui sera efficace. 1 oreille généreuse.
Cayetano reçoit timidement le 5e. 2 piques. Brindis à Juan José Padilla. L’andalou débute sa faena par de bonne série droitière, parfois trop périphérique. Le toro suit avec noblesse mais manque un peu de transmission. Cayetano insiste et cela prend peu à peu sur le public. Il tue d’une entière efficace et coupe une oreille généreuse mais demandée.
Andrés Roca Rey ferme la tarde face à un Jandilla bien présenté. 2 piques. Roca Rey débute sa faena au centre du ruedo par des passes changées. Le péruvien domine son adversaire et profite de la bonne coopération du Jandilla à droite pour tirer les meilleurs moments de la faena. Il tue avec efficacité et coupe deux oreilles généreuses (encore) !
Pamplona, Vendredi 13 juillet 2018
6 toros de Jandilla pour
Juan José Padilla : deux oreilles et une oreille après avis
Cayetano : salut et une oreille
Andrés Roca Rey : une oreille et deux oreilles
Jean Dos Santos