La troisième corrida de la Féria del Toro 2023 s’est soldée par le triomphe de Isaac Fonseca devant un lot de Cebada Gago décevant. Les arènes affichaient une nouvelle fois le plein à l’heure du paseo.
La ganaderia andalouse a présenté un lot de belle présentation, aux armures et gabarits impeccables mais manquant en général de race à tous les niveaux. Au cheval, les toros de Cebada Gago ne se sont guère employés, et dans le dernier tiers, le manque de caste et de mobilité à réduit les options de la terna du jour.
Isaac Fonseca s’est montré très opportuniste en cette après-midi grâce à sa capacité de tirer le maximum de son lot. Face aux deux toros présentant le plus d’options, Fonseca a réussi à convaincre le public de la Misericorida de Pamplona de lui octroyer une oreille de chacun de ses adversaires. Il s’offre ainsi sa seconde puerta grande après celle de la novillada de l’édition 2022.
Adrian de Torres et Roman ont mis de la bonne volonté sur chacune de leurs sorties, avec plusieurs passages notables. Hélas, leur lot ne pouvait pas permettre un succès supérieur même si leurs difficultés aux aciers ternissent le bilan global.
Toro a toro
Le premier Cebada Gago est bien présenté. Adrian de Torres s’applique dans son toreo de cape avec une série de chicuelinas puis de gaoneras. 2 piques sans que le toro ne s’y emploie. Adrian de Torres débute sa faena par le haut avec des statuaires. Il maintient l’animal par des séries données par le haut. Le toro manque de force et va a menos. L’espagnol entame bien sur la droite avec deux séries de derechazos. A gauche, le toro proteste davantage et relève la tête en fin de passe. De Torres porte une entière verticale un peu basse pour conclure.
Le second toro est difficile à fixer dès sa sortie dans le ruedo. Il prend deux piques où il ne s’emploie guère, sortant seul du cheval à chaque reprise. Le toro vient de loin en début de faena mais baisse vite en intensité. Roman s’applique pour toréer de la meilleur manière le Cebada Gago. Malgré les efforts du torero, le manque de race du toro ne lui permet pas de lier ses muletazos. Roman insiste près des planches où le toro se réfugie pour tirer quelques séries méritoires. Une entière tombée pour conclure.
Isaac Fonseca hérite du troisième, toujours bien présenté. Le toro prend deux piques en poussant sur chaque rencontre. Le mexicain réalise une faena correcte bien qu’inégale. Fonseca débute à genoux au centre du ruedo avec précision. Il s’exprime sur les deux bords en prenant peu à peu la mesure de son adversaire. Il tire partie des qualités du toro en réussissant à contenir les charges lourdes de l’animal. Il entière en place qui fait effet, la première oreille tombe.
Adrian de Torres hérite d’un sérieux colorado aux cornes relevées vers l’intérieur. 2 piques avec une lidia délicate. Adrian de Torres fait une belle actuation au capote. Il entame sa faena à genoux au centre avec un toro qui serre. Le salmantin peut réaliser un bon début de faena, notamment à droite où il réussit plusieurs séries notables. Le toro baisse malheureusement en intensité en seconde partie et n’offre pas l’opportunité à l’espagnol de concrétiser ses efforts.
Le cinquième est un sérieux collaborateur pour Roman. Il se met en querencia en face du toril, obligeant le torero a le faire piquer en face du toril. Le toro est brusque et se défend. Roman est sûr de lui et s’impose malgré les difficultés du toro. Il réalise plusieurs séries méritoires malgré des accrocs.
Isaac Fonseca accueille le dernier burraco par une larga de rodilla. L’animal est sérieux, il prend deux piques en mettant les reins au cheval. C’est par des passes changées dans le dos que le mexicain entame sa faena. L’animal manque de mobilité, Fonseca resserre l’espace pour profiter au maximum des charges de son adversaire. Il trace de bons passages face à un animal sérieux et qui se défend. Il tue d’une entière engagée qui fait effet et coupe une seconde oreille.
Pamplona, Dimanche 9 juillet 2023
6 toros de Cebada Gago pour
Adrian de Torres : silence et silence
Roman : silence et silence
Isaac Fonseca : une oreille et une oreille
Jean Dos Santos