Photo : Cultoro/Muriel Haaz
Un frisson a traversé les arènes de Nîmes vendredi lorsque, à l’issue du paseo, Enrique Ponce s’est présenté seul en piste avant le début de la course, répondant à l’appel d’un public qui l’a accueilli avec une émotion certaine. Une ovation que le maestro de Chiva a rendu de la plus belle des manières en livrant deux combats dans son style le plus traditionnel.
Devant un brave Victoriano Del Rio, Ponce dessine une faena dynamique sur les deux cornes tout en relâchement, facilitée par un adversaire avec de la charge. La fin du combat est plus templée mais toute aussi vibrante, conclue par des poncinas. 3/4 de lame et un premier trophée longtemps salué à l’issue de la vuelta.
A son retour en piste, Ponce parvient à tracer plusieurs séries à droite sans accroc, au contraire du côté gauche où des passes trop basses ont provoqué plusieurs rencontres du museau de l’animal avec le sable. Malgré un adversaire manquant un peu de race, le maestro parvient à connecter avec un public acquis à sa cause grâce à des séries templées, réussies par un jeu avec la muleta et au rythme d’un orchestre en harmonie avec le piéton. Le recibir fait tomber deux oreilles. Triomphe total et sortie par la Porte des Consuls.
Le sort aurait pu être le même pour Curro Diaz. Si son premier adversaire est apparu faible sur les pattes avants, ses séries appliquées sur les deux cornes ont séduites, après un quite par chicuelinas au capote et un brindis à Ponce. La technique a comblé le manque de transmission du Victoriano. Après une demi lame et un dezcabello, le public lui a offert une ovation.
C’est une nouvelle fois ses difficultés à mettre fin ont combat qui l’ont privé d’un trophée face à son second toro. Curro Diaz fait face à un adversaire d’abord fuyard, finalement décidé de lui même à aller rencontrer la cavalerie. Le maestro parvient à fixer le toro à la muleta en livrant plusieurs séries classieuses avant de citer son adversaire de loin. De quoi connecter avec le public. Mais trois épées ont été nécessaires pour conclure. Vuelta accordée pour l’ensemble de la prestation et ovation pour la dépouille.
Enfin, Emilio de Justo a été récompensé d’un trophée à l’issue de son premier combat, livré devant un brave toro de Cortés, l’autre fer de Victoriano Del Rio. Après une première grosse charge à la pique, l’animal a permis au maestro de proposer une faena classique mais séduisante et bien exécutée, conclue d’une entière après pinchazo. Oreille et vuelta au toro.
Son ultime entrée en piste a été plus compliquée devant un adversaire manquant de charge et dangereux par de récurrents coups de tête. Si à la muleta, Emilio de Justo n’a pas pu pleinement s’exprimer, accrochant souvent son adversaire, il a séduit par ses chicuelinas pour envoyer le toro à la pique, tout comme le banderillero Manuel Gomez Odero, salué par le public à l’issue du deuxième tercio. Ovation pour De Justo après deux pinchazo.
A noter le salut du ganadero à l’issue de la course pour la très bonne présentation générale du bétail.
Nîmes – Vendredi 18 septembre 2020
Environ 4000 personnes
6 toros de Victoriano del Rio y Cortés (3°, primé d’une vuelta posthume) pour
Enrique Ponce : oreille et deux oreilles
Curro Diaz : ovation et vuelta
Emilio de Justo : oreille et ovation
Maxime GIL