Nîmes : Daniel Luque réussit son encerrona devant les toros de La Quinta

Daniel Luque a une nouvelle fois réalisé l’exploit d’affronter en solitaire six toros. Après les Pedraza de Yeltes à Bayonne et les La Quinta à Dax, c’est cette fois-ci dans les arènes de Nîmes que le torero de Gerena s’est essayé à cet exercice si particulier. C’est toujours face à des toros de La Quinta que Daniel Luque avait rendez-vous avec l’aficion. Une tarde globalement réussie puisque l’Espagnol est sorti a hombros par la Porte des Consuls après avoir coupé un total de quatre oreilles.

Derechazo avec classe de Daniel Luque ©Christine Nuel

Six toros de La Quinta, de présentation agréable et plutôt légers de gabarit. En piste, le lot est sorti assez inégal, oscillant entre le meilleur et le pire. Le manque de race a rattrapé la moitié des toros de la tarde. Le deuxième et le troisième ont brillé par leur manque de race, et à un degré moindre le sixième, qui a réussi à offrir un minimum de jeu. Le toro d’ouverture a permis à Luque de donner le ton grâce à une certaine mobilité. Le quatrième a montré du fond et de la classe dans ses charges, tandis que le cinquième a été le toro le plus complet de la tarde. Intéressant à la pique sur deux rencontres, en venant de loin et en poussant modérément sous le fer, le toro de La Quinta a fini par se livrer totalement dans une muleta opportune de Daniel Luque.

Daniel Luque, justement, parlons-en ! Le torero de Gerena a rappelé son statut de figura, notamment en France où il apparaît aujourd’hui comme le numéro 1. Davantage dans le Sud-Ouest, il est vrai. C’était donc l’occasion pour lui de continuer à conquérir l’aficion, en terre camarguaise cette fois-ci.

L’entame a rapidement donné le ton de ce que l’on pouvait espérer voir tout au long de la tarde : classe, douceur et adaptation à une adversité diverse et variée, comme le promet l’encaste Buendía. Après deux exemplaires sans option, Luque a commencé à monter le curseur devant l’intéressant quatrième, où il put commencer à réciter ses gammes.

Naturelle ajustée de Daniel Luque ©Christine Nuel

La masterclass, c’est devant le cinquième toro de la tarde que Daniel Luque l’a réalisée. Banderilles en main, Luque a rappelé à tous les aficionados qu’un maestro peut (et doit) être capable de briller dans tous les tercios. Sa faena fut un medley de son répertoire fleuri pour démontrer la race d’un toro qui sera finalement récompensé d’une vuelta posthume. Une faena aboutie qui scelle également sa sortie a hombros par la Porte des Consuls.

Il réalisa une ultime tentative face au dernier. Malgré des opportunités très restreintes, c’est sur une bonne note que Luque termina son après-midi nîmoise, avec le sentiment du devoir accompli.

Toro a Toro

Daniel Luque débute son encerrona par une belle réception au capote. 2 piques bien administrées. L’espagnol réalise une bonne première faena, toréant sur les deux bords. Le toro est meilleur a droite et permet à Luque de s’exprimer. Il tue d’une entière efficace un peu tombée qui justifie le refus de la seconde oreille que le président ne concède donc pas. Oreille avec pétition de la seconde.

Le vent revient mettre son grin de sel dans cette Féria des Vendanges. La réception à la cape est perturbé par les conditions climatiques. Le second toro de La Quinta est juste de forces, obligeant Daniel Luque à mettre le costume d’infirmier pour essayer de tirer quelque chose. L’animal manque de fond et la faena va de mas à menos. Pinchazo et entière efficace. Silence

Daniel Luque donnant le ton face à un de ses adversaires du jour ©Christine Nuel

Le troisième toro prend 2 piques. Encore une fois, le toro est décasté, copie conforme du précédent. Daniel Luque signe les meilleurs moments sur le piton gauche mais le toro ne transmet rien. Pinchazo et entière rapide d’effet. Silence

Le quatrième toro de la tarde prend 2 piques. Daniel Luque réalise un bon quite par chicuelinas ajustées avant les banderilles. Le début de faena est bon, Luque torée genou fléchit main gauche avec classe. La faena est tracée avec une domination et une classe propres au torero de Gerena, qui profite des deux cornes de l’animal. Le toro de La Quinta est mobile et transmet quand il charge dans la muleta de Luque. Après un pinchazo et une entière efficace, la seconde oreille de l’après midi tombe.

Chicuelinas de Daniel Luque qui a aussi brillé à la cape ©Christine Nuel

La tarde continue de monter crescendo avec la sortie du cinquième exemplaire de La Quinta. Belle entame au capote avec un torero qui place le piquero sous la présidence, pour une seconde pique intéressante. Luque laisse Alvaro de la Calle placer le toro de loin. L’animal répond présent, et vient les deux fois de loin. Daniel Luque laisse une paire de banderille à Juan José Dominguez et décide de prendre la deuxième puis la troisième paire de banderilles, clouées parfaitement sur le dos du toro avec classe. Dans la continuité de ces deux premiers tercios passionnants, Luque réalise une faena de grande qualité et d’une grande intelligence à un grand toro de La Quinta. Il nous montre encore tout son répertoire avec une classe incroyable comme à son habitude. Il tue d’une grande estocade au centre de la piste qui couche le bicho. Deux oreilles de poids et vuelta au toro.

Le sixième toro prend 2 piques. Alvaro de la Calle réalise un quite bienvenu avant un tercio de banderilles où brillent Ivan Garcia et Jesus Arruga. Luque essaye de construire une faena à un toro manquant encore de fond et de chispa. Il en tire le maximum avant de clôturer la soirée par une entière un peu longue d’effet qui le prive certainement d’une oreille. Pétition non suivie logiquement par le président.

6 toros de La Quinta pour
Daniel Luque : silence, silence, une oreille, une oreille, 2 oreilles et salut

La Rédaction