Le week-end de Pâques s’est terminé avec la novillada de Pâques de Mugron. Les organisateurs avaient choisi un lot de Baltasar Iban, avec un novillo arrivé de dernière minute suite à un débarquement tumultueux.
Le lot de Baltasar Iban n’aura pas donné entière satisfaction, en faute un manque global de race pour la plupart du lot. Le niveau juste des novilleros en piste n’aura pas non plus favorisé le déroulement, à l’exception de la prestation de Tristan Barroso, qui coupe l’une des deux oreilles de la tarde.
Au cheval, les novillos se sont tous illustrés mais seulement le cinquième a montré de réelles qualités de bravoure, les autres poussant avec violence contre la monture. A noter la bonne présentation générale du lot, les trois derniers au trapio légèrement supérieur.
Tristan Barroso a laissé la meilleure impression de la tarde. Ce fut le seul torero en piste capable de toréer le bétail de Baltasar Iban par le bas, trouvant par la même occasion les clés pour dominer la pointe de violence des novillos. Sa première faena fut parfaitement adaptée et emmenée face à un animal qui accrocha la muleta sur les premiers mouvements. Une fois le sitio trouvé, Tristan déroula sur les deux pitons pour s’octroyer un trophée de poids. A noter une épée un peu basse mais les qualités démontrées pour sa seconde novillada piquée sont au dessus de la mêlée. Encourageant
Marcos Linares connut une entame plus contrastée face à un novillo mobile mais violent. Pas assez précis muleta en main, sa faena fut inégale laissant un sentiment mitigé. Face à son second, le meilleur exemplaire de la tarde, il décrocha une oreille encourageante après une nouvelle faena inégale où il domina davantage la charge de l’animal. A noter une bonne série sur chaque piton et une estocade en place efficace.
Sergio Rodriguez n’a pas vraiment passé une bonne après-midi à Mugron. Il se trompa en voulant toréer son lot de Baltasar Iban à mi-hauteur, laissant la violence des charges prendre le dessus pour un résultat étriqué. La novillada demandée les papiers, et l’espagnol a encore de la technique à acquérir pour apréhender ce type de bétail. Il faut tout de même noter que son courage et son implication sont bien réelles.
Toro a Toro
Réception accrochée du premier novillo de Baltasar Iban, de bon gabarit. 2 piques, la première appuyée avec un novillo qui pousse. La seconde symbolique, ne permet pas de voir les qualités de bravoure du Baltasar Iban. Le novillo est réservé et un peu sur la défensive. Sergio Rodriguez tente sur les deux bords de prendre le dessus mais ne réussit pas à lier ses muletazos. La faena est sans grand intérêt. Un tiers de lame au 3e essai suivi d’un descabello net. Sifflets à l’arrastre
Le second novillo rentre avec entrain dans le ruedo avant de manquer de se fracasser contre un burladero. Le pire est évité, Marcos Linares réalise une entame enjouée et soigne sa mise en suerte. 2 piques bien exécutées mais avec un toro qui s’implique peu. Bon quite par chicuelinas de Tristan Barroso auquel répond Marcos Linares avec la même intensité. Le novillo est compliqué, quasi impossible à gauche. Marcos Linares ne trouve pas de solution face au manque de race de l’animal. Avec un peu plus d’autorité en main, il aurait pu peut être extraire quelques derechazos. Après une longue labeur pour fixer l’animal, Marcos Linares parvient à porter une entière au deuxième essai qui sera un peu longue (le premier conclu par une épée de côté sortante.) 1 avis.
Tristan Barroso reçoit le troisième exemplaire de Baltasar Iban avec une cape sûre. Lidia correcte par le bas avant un tercio de piques appuyé, avec une cuadrilla qui ne parvient pas à faire sortir le novillo du cheval. Le novillo est lui aussi violent dans ses charges mais Tristan l’oblige dès l’entame de faena par des passes par le bas. Il prend le dessus sur l’animal après quelques accrocs de réglages. D’abord sur le piton droit, puis ensuite par naturelles profondes, Tristan réalise plusieurs séries notables qui donnent le ton à sa faena. Les options restent limité pour le novillero français qui ne va pas trop loin dans son travail. L’épée est un peu basse et traversante mais finit par faire effet. Une oreille logique est accordée.
Sergio Rodriguez hérite du quatrième un peu plus volumineux que les trois précédents. Le tercio de piques va a mas avec trois rencontres intéressantes. Une partie du public proteste de manière un peu incompréhensible. La cuadrilla est un peu débordée notamment lorsque le novillo renverse la cavalerie. Difficile de parler de bravoure franche pour le novillo mais il pousse sous le fer du picador. La faena est pleine d’envie mais techniquement mal réalisée. Sergio Rodriguez torée par le haut un animal qui a besoin d’être soumis par une muleta basse. Ce dernier tiers est accroché et inégal. Une bonne épée en conclusion. Applaudissements à l’arrastre pour le novillo de Baltasar Iban intéressant.
Le cinquième est bien présenté, haut avec du trapio. Avec bravoure, il pousse sur les deux rencontres équestres avec un premier châtiment important. Marcos Linares entame sa faena par le bas mais ne dominr pas le novillo. Il donne une bonne série droitière avant une suite très inégale où il ne pèse pas suffisamment sur le novillo. A gauche, il monte le curseur avec quelques naturelles notables face à un adversaire qui est intéressant mais pas évident à manier. L’estocade est bonne, lui permettant de décrocher à son tour une oreille.
Le dernier est le plus massif du lot. Il est reçu près des planches par Tristan Barroso. Le novillo prend 2 piques bien réalisées en poussant. La faena est très difficile. Le novillo est sur la défensive, fuyard et manquant de transmission. Tristan tente de trouver une solution mais l’animal est sans grande option. La première estocade est sur le côte et après un pinchazo, il porte un nouveau coup d’épée bas qui fait effet.
Mugron, Lundi 10 avril 2023
6 novillos de Baltasar Iban pour
Sergio Rodriguez : silence et silence
Marcos Linares : silence après avis et une oreille
Tristan Barroso : une oreille et applaudissements
Jean Dos Santos