Mont de Marsan : la corrida concours n’a pas trouvé de vainqueur, les aficionados grondent

La corrida concours de Mont de Marsan était un événement attendu depuis 1995. Une corrida particulière où le toro est roi et où tous les ingrédients sont mis en œuvre pour qu’il brille.

Malheureusement, la mauvaise présentation de quatre des six toros a gâché l’après-midi. Seuls le premier de Saltillo et le dernier de Yonnet avaient la présentation requise pour la corrida. Le Dolores Aguirre et Peñajara sont sortis les pitons abîmés, tandis que le manque de trapio du Flor de Jara et du Peñajara a été sifflé.

Le Saltillo a pris trois piques avec un fond de bravoure ©Victoria Bordes

Dans le comportement, le Saltillo a été l’unique exemplaire capable de rivaliser dans tous les domaines. Intéressant au cheval sur trois rencontres, il a livré des charges intéressantes et vibrantes dans le dernier tiers. Une pointe de moteur supplémentaire aurait été appréciable.

Le Flor de Jara, invisible à la pique, a montré une certaine noblesse dans le dernier tiers qui a permis à Morenito de Aranda d’obtenir une petite oreille après une faena intéressante mais conclue d’une (très) vilaine épée.

Le Conde de la Corte a montré quelques qualités malgré ses tendances mansas. Le tiers de piques a été décevant mais les quelques charges en début de faena ont offert un peu de contenu.

Peu de choses à signaler pour le reste du lot avec des Dolores Aguirre et Peñajara décastés et un Christophe Yonnet sûrement handicapé par une lésion survenue dans le ruedo.

Toro a Toro

Saltillo

Fernando Robleño a été très bien avec le Saltillo ©Victoria Bordes

Le toro de Saltillo est ovationné à son entrée en piste. Il est très bien présenté. Court de charge, il reste dans les chevilles de Fernando Robleño sur la réception à la cape. Après 2 piques non appuyées où le toro part directement, on assiste à 3 piques bien administrées par Ismaël de Pedro. Le toro est brave et part de plus en plus loin à chaque reprise. Fernando Robleño réalise une très bonne faena. Il extrait chacune des possibilités d’un toro qui charge avec sérieux. Autant à droite qu’à gauche, Robleño est sincère et son travail porte. Il tue d’un 3/4 de lame trop long d’effet. Vuelta méritée.

Conde de la Corte

Toro du Conde de la Corte

Le toro du Conde de la Corte est léger de trapio mais aux armures impeccables. Il prend 3 piques en poussant uniquement sur la troisième. Excellent travail de mise en suerte de Morenito de Aranda qui est chirurgical. Morenito de Aranda s’emploie dans le dernier face à un toro difficile mais qui s’emploie le temps de quatre séries. Elles sont vibrantes et engagées avant que l’animal se réfugie aux planches. 2 pinchazos et une entière lointaine nécessitant le descabello concluent l’affaire.

Dolores Aguirre

Le Dolores Aguirre est correct de présentation, aux armures larges mais courtes, avec le bout des pitons abîmé. Alberto Lamelas maîtrise sa lidia pour 3 rencontres où le toro pousse mais sans race. La faena tourne court avec un animal arrêté et dangereux.

Peñajara

Le Peñajara est mal présenté, juste de trapio et aux armures abîmées. 3 piques sans briller. Fernando Robleño réussit quelques muletazos mais le tout est contraint par un toro dénué de race. Faena longue avant des aciers laborieux. Sifflets.

Flor de Jara

Morenito de Aranda devant le Flor de Jara ©Victoria Bordes

Morenito de Aranda va a puerta gayola accueillir le Flor de Jara, mal présenté. 2 semblants de piques avec un toro qui ne pousse guère. Le toro est mobile dans le dernier tiers. Cela offre la possibilité à Morenito de Aranda de s’exprimer pleinement. L’Espagnol réalise plusieurs séries de bon goût malgré quelques accrochages. La faena porte sur les tendidos avant un vilain bajonazo d’effet immédiat qui libère une petite oreille.

Christophe Yonnet

Alberto Lamelas à puerta gayola devant le Christophe Yonnet

Alberto Lamelas va a puerta gayola recevoir le Yonnet. Sort des chiqueros un magnifique exemplaire du fer français. Lamelas s’engage sur plusieurs largas de rodillas. Le toro prend une première pique trop appuyée et semble diminué par une blessure sur le train avant. Cela ne lui permet pas de combattre au cheval sur le second essai où le toro chute. Alberto Lamelas est dos au mur. Il veut (et doit) triompher mais l’animal n’est quasiment pas toréable. Dommage car on sent qu’il y avait de la qualité.

Toros de Saltillo, Conde de la Corte, Dolores Aguirre, Peñajara, Flor de Jara, Christophe Yonnet pour
Fernando Robleño : vuelta après avis et sifflets
Morenito de Aranda : salut après avis et une oreille
Alberto Lamelas : silence et silence

Jean Dos Santos