Photo : Paul Ribat
Le cercle taurin de Mimizan organisait sa corrida annuelle, une semaine avant la tenue de ses fêtes patronales. Les organisateurs ont retenu la ganaderia de José Cruz en lieu et place de Vellosino, préalablement annoncée mais remplacée pour raisons sanitaires. Six toros pour un cartel de torero 100% français composé avec comme chef de lidia Juan Leal. Adrien Salenc complète le cartel aux côtés du néo matador Yon Lamothe, qui a pris son alternative dans les arènes de Mont de Marsan en juillet.
Le lot du jour de José Cruz est sorti lourd et assez homogène de présentation. Bien présentés de tête dans l’ensemble, les toros ont donné un jeu trop limité faute à un manque de fond général qui nous laisse sur notre faim. A noter que les toros ont mis un temps conséquent à sortir du toril à chaque fois…
Juan Leal accueille un toro bien présenté et qui reste assez regardant avant l’arrivée du cheval. Une première charge avec bravoure au fer puis une deuxième, que le toro s’accorde tout seul. La pose de banderilles est correcte malgré un toro qui ne démarre pas à l’appel des peones. Juan Leal trace une faena avec de la prise de risque et à distance réduite de l’animal. Malgré son application (2/3 belles séries effectuées), le vent et le peu de distance entre le matador et son adversaire rendent la fin de faena décousue. Le français en fait un peu trop à mon goût, prolongeant une faena au-delà des possibilités du toro. Les épées sont délicates avec une entière concluante au troisième essai.
Le deuxième toro de la tarde pour Adrien Salenc, au trapio plus léger que le premier mais plus mobile aussi. Salenc réalise un accueil enjoué et fait lever les tendidos. L’animal est amené au cheval, poussant avec une pointe de bravoure. Il casse et perd un bout de sa corne gauche. Un beau tercio de banderilles est réalisé. Une nouvelle fois, le vent ainsi que le manque de mobilité du toro, empêchent un début de faena construite. Adrien finit par trouver les bons boutons et réalise de belles séries artistiques, la musique l’accompagne dans son œuvre. Il arrive à prendre le dessus sur son adversaire, la transmission s’installe. Une entière un peu plate mais qui fait effet rapidement. Le puntillero s’y reprend à plusieurs reprises ce qui le prive sûrement de la deuxième oreille. 1 oreille attribuée au français.
Yon Lamothe hérite d’un toro qui se laisse désirer dans le toril. Une fois dans l’arène, il est de bonne présentation et mobile. Il déborde Yon sur l’accueil à la cape. Une seule rencontre au cheval affaiblit rapidement l’animal. Le tercio de banderilles est très bien réalisé par Matthieu Guillon (Ovation). La faena n’est pas à retenir, Yon s’applique mais le toro s’éteint rapidement. Il ne réagit pas aux appels de la muleta. L’utilisation de l’épée et du descabello à plusieurs reprises achève le travail.
Le deuxième adversaire de Juan Leal est très bien présenté. Il dégage quelque chose dès sa sortie en piste. L’animal va au fer tout seul pour une unique rencontre. Après une pose de banderilles correcte, le toro percute et dégrade la talanquère avec ses cornes. La faena est intéressante, elle reste dans le style si particulier de Juan Leal, avec peu de distance. Le matador arrive à prendre le dessus sur son adversaire, il réalise des passages circulaires qui portent sur les tendidos. Les épées ne sont pas au rendez-vous encore une fois…
Adrien Salenc reçoit son second toro de l’après-midi, qui se laisse désirer dans le toril comme ses frères. Une fois sorti, il trace un tout droit pour venir s’empaler sur la talanquère et détruire certaines planches. 2 grosses piques avec la deuxième trop appuyée par le picador avant de lancer un tercio de banderilles simples mais efficace. Lors du début de la faena le toro donne du jeu à Adrien qui lui répond en traçant de très belles séries. Malheureusement, le toro manque de race et s’éteint petit à petit. Un pinchazo, une épée de 3/4 et un descabello pour en terminer, sur une faena qui nous laisse sur notre faim.
Le dernier toro de la tarde se laisse désirer puis tire un tout droit dans une autre talanquère en la dégradant. Il est très mobile et bien présenté. Une grosse charge au cheval avec la pique qui va avec, rendent rapidement l’animal faible. Le toro manque cruellement de force, il plonge lors du tercio de banderilles. Yon Lamothe n’arrive pas à toréer son adversaire. Ce dernier ne démarre pas et ne propose rien à Yon. C’est peine perdu, le toro est éteint. Résigné, le matador décide d’en terminer rapidement avec une demi-épée en arrière et légèrement à gauche puis descabello. On reste sur notre faim.
Mimizan, Samedi 19 août 2023
6 toros de José Cruz pour
Juan Leal : silence après avis et silence après avis
Adrien Salenc : une oreille après avis et salut après avis
Yon Lamothe : silence après 2 avis et silence
Président : Xavier Barella
Arènes remplies au 2/3.
Florian Boyer