Millas, Dimanche 11 août 2019
Novillos de H. Yonnet, Turquay, Jalabert, C. Yonnet, Malaga et St Cécile pour
Maxime Solera : applaudissements après 2 avis et salut
Antonio Grande : silence et silence
Miguel Aguilar : salut et une oreille après avis
Photos : Mélanie Huertas
16 piques.
Dans les arènes catalanes de Millas, des anciennes portatives en bois, était proposée une novillada concours avec des élevages hexagonaux. Malgré un temps frais et un vent gênant, l’après-midi fut intéressante notamment grâce à la disposition de Maxime Solera et la découverte de Miguel Aguilar. Les utreros venant tous de Camargue, ont été intéressants bien que aucun n’a réalisé un grand tiers de piques.
Le prix de la meilleure faena fut attribué à Miguel Aguilar, celui du novillo au Jalabert. Le prix du meilleur piquero étant décerné à l’ensemble des picadors pour leurs volontés de mettre en valeurs les novillos.
Le premier novillo de la tarde est un sérieux exemplaire de Hubert Yonnet, parfaitement dans le type de la ganaderia. Après 3 piques correctes dont la dernière de l’autre bout de la piste, le novillo se montre avisé. Maxime Solera s’efforce de le dominer, de ne rien céder à un novillo qui regarde les fémorales. Le torero se montre ferme et tire le meilleur d’un exemplaire sérieux qui demande les papiers. Hélas, une mort plus que laborieuse, inhabituelle chez ce torero lui font entendre les deux avis avant que le novillo s’écroule. Applaudissements pour les efforts consentis.
L’unique cardeno de la journée porte le fer de la famille Turquay, qui présente ce jour son premier novillo piqué. Après 2 rencontres avec le groupe équestre, le novillo d’origine Santa Coloma arrive dangereux à la muleta. Il demande à être dominé, ce que n’arrive pas à faire Antonio Grande, qui manque de recours face à ce novillo compliqué. Faena décousue et accrochée face à un animal qui restreint ses charges avant de tomber après plusieurs essais. Silence.
L’imposant Jalabert, sort et s’acharne sur les burladeros avant de plonger dans les élégantes véroniques de Miguel Aguilar. Après 3 piques dont l’ultime de loin, le jeune mexicain démontre une véritable personnalité qui en font la surprise du jour. Jambes grandes ouvertes offrant son corps, le jeune torero trace une faena d’intérêt croissant, face au Jalabert qui embiste et sert. Sous la musique, il réalise la faena de l’après-midi, à base de derechazos profonds et relâchés. Final par manoletinas millimétrés avant de loger une demi-lame. Un usage défectueux du descabello terni son œuvre. Salut alors que la vuelta n’aurait pas été volée.
Le second exemplaire en provenance de la Bèlugue est marqué du fer des héritiers de Christophe Yonnet. Il va 3 fois au cheval sans pour autant réaliser un grand tercio. L’animal est avisé, compliqué mais à la chance d’être combattu par Maxime Solera. Le catalan d’adoption, s’efforce de cadrer le novillo, corrige ses défauts de début de faena sans pour autant rendre l’animal facile, loin de là. Le novillo reste dangereux, se retourne dans les chevilles, reste fier et ne cède pas grand-chose à un torero qui ne recule pas et qui fait front. Maxime trace ainsi une nouvelle faena de poder, d’engagement et d’abnégation face à un animal qui aurait mis en déroute beaucoup de ses camarades. Aujourd’hui est un jour sans concernant les épées, le français doit se contenter de saluer après une mort compliquée.
Le fort novillo de Malaga prend 3 piques mais celui-ci arrive avec encore de la force à la muleta. Le jeune Antonio Grande, ne le sent pas ou n’a peut-être pas juste le métier pour réellement l’exploiter et c’est bien dommage. Car le novillo possède de belles charges mais dont on se contente d’un aperçu, faute à un novillero qui reste très périphérique, rallonge le bras et se fait régulièrement accrocher la flanelle. Mort sans histoire et une petite frustration de pas avoir pu voir le novillo. Silence.
Le denier novillo de cette novillada concours affiche le fer de St Cécile. Après 2 rencontres avec le piquero, Miguel Aguilar le brinde au public. Rapidement la musique accompagne sa faena où malgré un vent devenu gênant, il trace des séries droitières de très bon goût. Passage gaucher avant un retour sur la main droite où on sent le jeune torero à gusto, qui relâche son corps et dessine ainsi des muletazos de très bonne facture. Une épée engagée bien qu’un peu devant, un avis au moment où le novillo s’écroule et l’unique oreille de la tarde fini par tomber de la présidence.
Jonathan Rouquette