Magescq : Triomphe de Hugo Tarbelli, David Gutierrez reste dans la mémoire des aficionados

Après Arzacq en Février, c’est au tour de Magescq de lancer définitivement la Temporada 2025 dans le Sud Ouest. Un dimanche de mars déjà printanier a drainé trois quarts d’arènes. Celle-ci-étant couvertes, le temps n’a aucune incidence.

Les trois premiers erales du Palmeral (origine Atanasio Fernandez) ont donné du fil à retordre aux jeunes aspirants. Âpreté, vitesse pour se retourner et tendance à serrer l’homme ont rendu la tarde intéressante. Le premier acte avec un trapio normal mais les 3 derniers étaient de taille impressionnante.

Andy Martin a laissé une empreinte mitigée sur le sable landais. Il a paru un peu trop timoré et à la recherche de son sitio. Le premier eral remate fort dans les burladeros. Andy est accroché au capote et met du temps à trouver le bon rythme. Il débute sa faena par le bas de manière un peu hachée, torée en lignes droite. La faena est surtout droitière avec quelques passes faisant apparaitre ses qualités. Il arrive même à lier par derechazos. Quelques aidées sont données à gauche. La faena est clôturée par des passes à genoux pour faire baisser la tête du toro. Un pinchazo et une entière quelque peu de côté.  

Le second eral d’Andy a un trapio important et semble être un peu distraido et tardo. Il l’accueille par une larga de rodrillas. Hugo se régale au quite par gaoneras. Après un brindis aux areneros, il donne également une faena surtout droitière avec quelques problèmes de placement. Le provençal essaie de créer quelque chose, mais cela a du mal à transmettre vers les gradins. Un pinchazo et une très vilaine épée de côté.

Hugo Tarbelli profite du fait d’être le local de l’étape et en fait des tonnes. Il profite de la bonhomie du public. Il laisse du sitio à son premier eral, lui aussi bouillonnant. Il l’amène vers le centre dans les canons. Le quite par véroniques de Gutierrez est exquis de temple. Après une bonne pose de banderilles, le landais entame sa faena à genoux au centre du ruedo. Il cite de loin et s’applique à conduire les charges du Palmeral en lignes droites. Sa manière de toréer est peu orthodoxe mais elle porte sur le public. Il se fait désarmer sur la droite mais arrive à composer sur la gauche en s’asseyant sur ses reins. Il est accroché par manoletinas à genoux mais y retourne très en torero. L’eral est plutôt bon. Une grosse entière fait tomber la première oreille du palco.

Le cinquième bicho de la tarde est brindé à Juan Molas. Il commence également sa faena à genoux et poursuit avec des cites de loin. Le novillo tombe en raison des gestes plutôt brusques et précipités du jeune torero. Néanmoins il arrive à tracer une belle série droitière. Une entière après un avis. Deux oreilles que personne n’avait vraiment demandé.

David Gutierrez a été vu très en torero, avec déjà un sens aiguisé de la lidia et du temple, même si son bilan comptable ne le reflète pas. L’extremeno confirme ses dons à la cape vus pendant le quite. Ses véroniques sont de très bonne facture et il se montre par chicuelinas. L’eral est dans le type de l’encaste Atanasio, un peu distraido au premier tiers. La muleta poursuit dans le même ton avec des passes liées à droite. Le torero se fait accrocher sur la gauche. Seul bémol après 2 pinchazos, une vilaine épée de côté lui enlève tout espoir de trophée.

Le dernier novillo de la tarde est le plus impressionnant. Il est bizco et remate fort dans les burladeros. Le vaillant novillero se fait renverser à la cape. L’eral serrant sur les deux côtés et se retournant comme un chat. La faena commence par des aidées vers le haut. Le torero arrive à trouver le sitio à droite et à se croiser. Il arrive à mener une bonne faena malgré la charge très courte de son adversaire. Là encore malheureusement, l’épée n’est pas au rendez-vous, 2 avis, un pinchazo et une entière. Ce novillero a imprimé son bon goût et donne envie d’être revu.

Fiche technique

6 erales de El Palmeral (Pays Basque) pour

Andy Martin, d’Arles (blanc et argent) : silence après avis/silence après avis
Hugo Tarbelli, landais expatrié à Madrid (vert clair et or) :  oreille /2 oreilles après avis
David Gutiérrez de Badajoz (vert sombre et or) : silence/silence après 2avis

¾ d’arènes – Arènes couvertes

Juan Medina