Madrid : Monsieur Antonio Ferrera conquiert Las Ventas

L’attente était à son paroxysme pour ce second week-end de la Féria de Otoño 2019. Devant des tendidos bien remplis, Antonio Ferrera a relevé le défi d’affronter six toros de cinq fers différents, tous très bien présentés et avec leur lot de complications.

Volontaire et appliqué tout au long de la corrida, Antonio Ferrera a offert aux aficionados une après-midi intéressante, où il a pu varier son répertoire malgré une adversité pas toujours au rendez-vous. Le début de corrida a été poussif avec des toros qui ont peu servi. La fin a permis un meilleur déroulé grâce aux deux derniers exemplaires de Domingo Hernandez et Victoriano del Rio, qui ont donné du jeu, offrant à Antonio Ferrera une sortie a hombros méritée.

Toro de Alcurrucen

Le premier du fer d’Alcurrucen est haut et très bien présenté. Le toro manque de mobilité, mais Ferrera réalise une excellente lidia, faisant déplacer la cavalerie pour l’amener sur le terrain du toro. Difficile à banderiller, le toro reste statique. Dans le dernier tiers, Ferrera tente de lier quelques muletazos, mais le manque de caste de l’animal empêche le bon déroulement de la faena. Un 3/4 de lame long d’effet.

Toro de Parladé

Le Parladé est également bien équipé. Il a du mal à se fixer dans le capote de Ferrera, qui réalise une nouvelle lidia très appliquée. 2 rencontres avec la cavalerie, avec le toro qui s’implique sur la première. Ferrera entame sa faena par naturelles aidées par le haut. Le toro est noble, mais a peu de charge. L’extremeño réalise de très bons passages par naturelles ambidextres. Son travail porte sur les tendidos, mais au moment de conclure, il pinche à deux reprises avant une entière concluante.

Toro de Adolfo Martin

Excellente lidia d’Antonio Ferrera face au toro d’Adolfo Martin, distrait à son entrée en piste et cherchant les planches. Tercio de banderilles long, avec une grande paire de Fernando Sanchez, invité à saluer avec son compère. Faena décevante de Ferrera face à un toro manquant de mobilité et de transmission. Malgré quelques naturelles notables, le bilan reste maigre.

Toro de Victoriano del Rio

Le toro de Victoriano est très armé. Il serre le torero sur les premières passes et part renverser la cavalerie sans véritable mise en suerte. Sur la deuxième pique, le toro pousse moins. Antonio Ferrera entame sa faena au centre du ruedo avec un toro qui charge généreusement. Après quelques muletazos, Ferrera laisse l’ayuda de côté pour toréer par naturelles. L’espagnol laisse de très bons passages, sa faena allant à más, notamment sur le piton droit. Ferrera tente un recibir d’une dizaine de mètres qui entre mais manque d’effet et lui fait perdre un éventuel trophée.

Toro de Domingo Hernandez

Le cinquième de Domingo Hernandez est large de corne, mais de gabarit plus modéré. 2 piques sans éclat. Bon tercio de banderilles de José Chacon fortement applaudi. Ferrera entame sa faena contre les tablas avec un toro qui charge avec intérêt. Ce dernier a cependant peu de passes. Ferrera varie intelligemment les deux côtés pour faire durer l’animal. Une nouvelle fois, c’est par naturelles que le torero de Badajoz se distingue. Il laisse de très bons moments face à un toro intéressant et coopérateur. Il tue d’une entière efficace et coupe une oreille méritée.

Toro de Victoriano del Rio

Le dernier porte le fer de Victoriano del Rio. Antonio Ferrera le reçoit à Puerta Gayola avant d’improviser plusieurs passes de capote. 2 piques. Après un bon tercio de banderilles où se distingue Fernando Sanchez, Ferrera pose lui-même une paire de catégorie. L’espagnol réalise une dernière prestation de haut niveau face à un toro noble mais manquant de caste. Ferrera torée relâché des deux mains, réalisant une faena complète. Il tue avec efficacité et coupe une oreille méritée.

Toros de Alcurrucen, Parladé, Adolfo Martin, Victoriano del Rio, Domingo Hernandez, Victoriano del Rio pour
Antonio Ferrera : silence, salut du callejon, silence, salut, une oreille et une oreille

Jean Dos Santos