« D’habitude, c’est nous qui faisons des kilomètres pour venir vous voir. Aujourd’hui, c’est vous qui montez à Paris. » Par ces mots, Jacques Bertin, le directeur du théâtre du gymnase Marie Bell, aficionado de longue date comme il l’a lui-même expliqué, symbolisait cette soirée du 2 décembre. En pleine trêve hivernale dans l’Hexagone, c’est à Paris que le monde taurin s’est réuni pour célébrer professionnels et acteurs divers de la tauromachie. « Le cinéma a ses Césars, le théâtre ses Molière, la musique ses Victoires », énumérait en introduction Arnaud Agnel, mais rien jusqu’ici pour la corrida : les Brindis d’Or sont donc nés.
Après les affronts, il fallait passer à l’action. Les arènes se remplissant à nouveau, il était l’heure de capitaliser sur la dynamique, même à 800km des plus grandes plazas françaises. La taquilla n’a pas pu afficher le « No hay billetes » ce lundi soir sur les grands boulevards parisiens (à quelques places près), mais c’est devant 600 personnes que cette soirée de gala s’est tenue. Des tendidos sur leur 31 qui ont vu défiler sur scène figuras, acteurs de l’ombre et inconditionnels des arènes. Des discours de vérité, d’émotion et de soutien en tout genre, prononcés, dans le désordre, par des invités de premier plan comme le sénateur du Gard Laurent Burgoa, le président du Stade toulousain Didier Lacroix, l’ostréiculteur Joël Dupuch, le chef Alain Dutournier ou encore le réalisateur Eric Lartigau. Mais aussi, et surtout, par Léa Vicens et Sébastien Castella, invités d’honneur et récompensés des premiers Brindis d’Or de l’histoire.
Au-delà des longues (très, même, pour certains) paroles, ces trophées ont permis de mettre à l’honneur toutes celles et ceux qui font vivre la tauromachie, sur et en dehors du ruedo. C’est ainsi que le programme Happycionado a été récompensé pour son arène gonflable à destination des enfants, Torista de Francia pour ses reportages vidéo diffusés sur YouTube ou encore la pièce Lettres à Juan Bautista, qui a fait monter la corrida sur les planches d’un théâtre.
Mais sans organisateurs dévolus, point de course. C’est ainsi que le festival Un toro pour un rêve d’enfant a reçu un prix pour son action, tout comme la novillada gratuite de Saint-Vincent-de-Tyrosse.
Quant aux acteurs, il y a ceux en piste, et les autres. C’est à ce titre que les chirurgiens de France, dont la présence est indispensable dans les arènes, ont été célèbres, tout comme Robert Margé pour son élevage de qualité. En piste, le banderillero Tomas Ubeda a reçu un prix. Côté habits de lumière, c’est Nino Julian qui a triomphé chez les novilleros et Clémente chez les matadors, tous deux après une temporada pleine de promesses. Comme cette cérémonie des Brindis d’Or dont la tenue d’une deuxième édition ne fait l’ombre d’aucun doute.
Le palmarès complet :
Le brindis organisation : Un toro pour un rêve d’enfant
Le brindis transmission : La novillada gratuite de Saint-Vincent-de-Tyrosse
Le brindis coup de coeur : Les chirurgiens taurins de France
Le brindis jeunesse : Happycionado
Le brindis communication : Torista de Francia
Le brindis culture : Lettres à Juan Bautista
Le brindis ganadero : Robert Margé
Le brindis cuadrilla : Tomas Ubeda
Le brindis novillero : Nino Julian
Le brindis Matador : Clémente
Maxime GIL