La novillada de Garlin a enfin eu lieu ! Après plusieurs reports liés à la crise de Coronavirus, la Peña Taurine Garlinoise a pu célébrer sa novillada devant une arène remplie au 2/3, et des aficionados venus en Béarn avec l’envie de retrouver les toros, 3 jours après les voisins d’Orthez. Une fin d’après-midi paisible du côté de Garlin où les aficionados présents sont sortis plutôt satisfaits des arènes.
Au programme, un lot plutôt homogène de Pedraza de Yeltes, dans le type du novillo sans exagération. Excepté le premier, juste de présentation, haut et lourd, le reste du lot était parfaitement adapté à la plaza béarnaise. Sur le sable, les pensionnaires des frères Uranga ont donné du jeu et de l’émotion, notamment les 2°/3° et 6°. Tous complets et permettant aux toreros de s’exprimer. Dommage pour le 5° exemplaire, le seul à avoir pris 3 piques, avec bravoure de surcroix, il n’a rien pu donner de plus lors du dernier tiers. Le 1° noble mais manquant de transmission et le 4° sans grandes options.
Alejandro Mora faisait son troisième paseo dans les arènes de Garlin. Après deux passages remarqués, les organisateurs ont choisi de le reconduire. On peut dire que la confiance donnée a été récompensée puisque Alejandro Mora est sorti en triomphe après avoir montré ses nombreux progrès. A commencer par l’épée, l’un des points défaillants du novillero les éditions précédentes. Mora a hérité d’un lot exigeant qu’il a su dominer et toréer cet après-midi. Face à son premier, il laissa une faena courte mais intense qui a été suffisante pour convaincre et satisfaire les gradins des portes du béarn. Face à son second de charge lourde et aux options restreintes, il a fait preuve de sang froid et de maîtrise au moment de lui arracher quelques muletazos de qualité.
Manuel Perera faisait sa présentation dans le Sud-Ouest. Le protégé de Juan José Padilla (présent dans les travers des arènes de Garlin) a coupé 3 oreilles de son lot du jour. Il est logiquement désigné triomphateur de la tarde de par son nombre de trophées obtenus. Sur le sable, Manuel Perera a laissé la trace d’un novillero jeune et manquant d’expérience. Logique quand on sait qu’il abordait aujourd’hui sa 5ème novillada piquée. L’envie et le courage sont bien présents, et le public l’a bien compris ! Techniquement, Perera doit encore faire quelques progrès pour proposer des prestations plus abouties, notamment en fin de faena, quand il est nécessaire de prendre définitivement le dessus sur son adversaire. Rendez-vous à Dax le 15 août pour voir les progrès du novillero de Badajoz.
Que dire de Tomas Rufo ? Plein de maîtrise technique à mettre à son actif mais le lot dont il hérita cette après-midi ne pouvait lui laisser que guère d’illusions. Il laissa quelques détails notables, que ce soit à la cape ou à la muleta, mais le peu de conditions de ses adversaires ont plombé son après-midi. Un novillero avec des qualités qui a besoin de prendre rapidement l’alternative.
Novillo a Novillo
Le premier Pedraza est juste de présentation et lourd. Le novillo prend 2 piques avec une belle mise en suerte de Tomas Rufo. Lors des banderilles, le novillo, arrêté, met la cuadrilla en délicatesse. Tomas Rufo réalise un bon début de faena avec deux séries de bonne facture qui portent sur les tendidos. Mais les conditions du novillo assombrissent les plans de l’espagnol. Décasté et manquant de mobilité, le Pedraza se réfugie près des planches. Rufo donne quelques muletazos entre les cornes avant de le tuer en deux tentatives contre les planches.
Alejandro Mora hérite du sobrero après avoir vu le titulaire se rompre une corne à son entrée en piste. Le novillo sort avec de la mobilité et du gaz que le torero espagnol parvient à contenir avec beaucoup de maîtrise, mais il manque vite de force et prend malgré tout 2 piques avec bravoure. Le novillero de Plasencia réalise une bonne faena sur les deux pitons. Il réussit à contenir la bonne mais forte charge de l’animal. Le Pedraza a des qualités qu’exploite bien le torero. Alejandro Mora termine par plusieurs naturelles vibrantes main droite de 3/4 face. Il porte une entière un peu lointaine assez longue d’effet. Le palco libère les 2 oreilles, un peu trop généreuses.
Le troisième Pedraza est bien reçu par Manuel Perera. Le novillo pousse avec force sur la première pique et est à deux doigts de renverser la cavalerie. Sur la seconde, il est moins expressif sous le châtiment. Manuel Perera fait face à un adversaire réservé et difficile à cerner. Le novillo se dévoile peu à peu, et, en allongeant ses muletazos Perera parvient à tirer quelques séries intéressantes. Son manque d’expérience est évident mais logique au vue de son faible nombre de novillada. Sa faena manque de clarté par moment, et un toreo assez brouillon prend le dessus sur la fin . Il met une entière efficace au deuxième essai rapide d’effet. 2 oreilles, là aussi généreuses mais dans la continuité du précédent.
Tomas Rufo reçoit avec toreria le quatrième Pedraza, un colorado bien présenté. Le novillo prend deux piques en poussant sous la monture du picador. Rufo réalise une faena qui manque de relief face à un adversaire soso. Au fil des passes, le novillo s’arrête de plus en plus, et refuse le combat. Rufo ne peut rien faire.
Alejandro Mora hérite d’un second adversaire puissant, qui charge avec force. Le novillo prend 3 rations de piques en renversant la monture lors de la première rencontre. Il pousse avec bravoure et Alejandro Mora soigne sa mise en suerte. Dans le dernier tiers, le toro est arrêté. Il se réfugie près des planches où Alejandro Mora lui tire quelques muletazos, en réduisant au maximum la distance. Il se bat avec courage pour continuer son bon travail mais peine perdue, le novillo n’a plus rien à donner. Ovation des tendidos qui reconnaissent les efforts de l’espagnol.
Le dernier novillo de la tarde prend 2 piques vibrantes et bien exécutées par José Maria Gonzalez. Le Pedraza vient de loin et pousse sous le fer de la monture. Salut de Monteño et Antonio Vazquez Nogales aux banderilles. Manuel Perera cite son toro de loin en début de faena profitant de la charge lourde du novillo. Le novillero tire de bonnes séries avant de tomber dans un toreo inégal, masqué par la banda de musique qui joue « Xabia », au plus grand bonheur des aficionados. Sa fin de faena est décousue laissant davantage parler sa fougue que le toreo. Après une bonne épée, il coupe une oreille. Vuelta posthume généreuse pour le novillo.
Garlin, Samedi 17 juillet 2021
6 novillos de Pedraza de Yeltes pour
Tomas Rufo : silence et silence
Alejandro Mora : 2 oreilles et salut après avis
Manuel Perera : 2 oreilles et une oreille