C’est sous une chaleur digne du mois d’Août que les arènes de Garlin ont célébrée la traditionnelle novillada de printemps avec des gradins bien garnis. Au programme, les traditionnels novillos de Pedraza de Yeltes étaient une nouvelle fois reconduits, et c’est Sergio Sanchez qui est venu compléter le cartel suite aux votes des aficionados à l’issue de la Fiesta Campera matinale.
Malheureusement la cuvée 2024 n’aura pas laissé un bon souvenir aux aficionados venus dans les arènes de la Porte du Béarn. Le lot envoyé par la ganaderia Pedraza de Yeltes a globalement manqué de tout, avec en premier lieu, des novillos manquants de race et de force. Au niveau de la présentation, le lot s’est présenté plutôt homogène malgré quelques novillos légèrement supérieurs de trapio. On pourra regretter chez certains le bout des cornes abîmées mais le lot fut plutôt satisfaisant de gabarit comme souligner plus haut.
Ce qui a pêché chez les novillos fut un manque de force assez inhabituel. Les « Pedraza » n’ont pas eu les moyens de défendre leurs quelques qualités, obligeant à se défendre et à charger sur la défensive. Pourtant, on a eu droit à quelques tercios de piques convenables, où les novillos ont poussé sous les rations de fer. Dommage que leur manque de condition n’ait pas permis de voir tout ce que les novillos avaient dans le ventre.
Chez les piétons, les organisateurs avaient fait le choix de programmer un certain Aaron Palacio. Vu en sans picadors à Arzacq ou Plaisance pour les arènes les plus proches, Garlin ne s’était pas trompé au moment d’engager ce jeune novillero de Zaragoza. Malgré son déficit d’expérience par rapport aux deux autres, Aaron Palacio laissa les meilleurs moments de la tarde avec un toreo juste et efficace qui lui permit de tirer le meilleur de son premier novillo. Appliqué et dominateur muleta en main, l’espagnol a coupé l’unique oreille de la tarde malgré une épée un peu basse, qui n’a pas suffit à ternir son bon travail général. A revoir à d’autres occasion !
Sergio Sanchez, qualifié de la matinée au large gain des voix, a démontré ses qualités techniques de torero face au novillo d’ouverture. Il fit l’effort de composer avec un novillo manquant de transmission pour en tirer parti. Malheureusement, la tendance des novilleros à prolonger encore et encore les faenas ont eu davantage d’effet négatif que positif, avec une faena trop longue où le manque d’intérêt s’est peu à peu fait sentir. Face à son second totalement décasté, qui tenta de sauter dans le callejon à plusieurs reprises, on sentit chez Sergio Sanchez une balance de plusieurs sentiments, entre un manque d’expérience et des problèmes pas habitué à résoudre. Il dessina quelques séries correctes mais son engagement ne fut pas à la hauteur exigée pour dominer son adversaire.
Cristiano Torres, novillero de Zaragoza et fils de matador de toros, est connu du public du Sud-Ouest. Doté d’un style très particulier, c’est une version un peu plus calme que d’habitude qu’on eut le droit de voir en cette après-midi béarnaise. Mais tauromachiquement, Cristiano Torres a changé peu de chose, usant de passes entre les cornes de l’animal et en se mettant à porter des cornes de ses adversaires. Son lot ne put lui donner beaucoup d’espoir, mais comme son homologue Sanchez, la tendance à prolonger les faenas au-delà du nécessaire finit par porter préjudice aux risques pris sur la piste. Face à son premier novillo, qui montra des belles qualités au cheval, on retiendra que Torres réalisa de bons passages en ligne droite sur le début de faena. Son second qui s’impliqua au cheval plus par protestation que caste, manqua de force et mobilité dans le dernier tiers. Cristiano Torres se mit en danger dans un toreo très statique pour une prestation sans histoire.
Après de nombreuses éditions d’un fort intérêt avec les Pedraza de Yeltes, la cuvée 2024 n’aura malheureusement eu le même résultat. Asi es…
Garlin, Dimanche 14 avril 2024
6 novillos de Pedraza de Yeltes pour
Sergio Serrano : silence après avis et silence après 2 avis
Cristiano Torres : silence et salut après avis
Aaron Palacio : une oreille après avis et salut après 2 avis
Jean Dos Santos