Garlin : 3 novilleros qui continuent de s’affirmer…

Garlin, dimanche 14 avril

6 novillos de Pedraza de
Yeltes
pour
Dorian Canton : vuelta et 2 oreilles contestées
Manuel Diosleguarde : une oreille et silence
Alejandro Mora : une oreille et salut après 2 avis

Après une matinée haute en couleur, nous étions en mesure d’attendre une
tarde du même calibre. Ce lot de Pedraza de Yeltes, de présentation inégale mais de gabarit sérieux, a laissé les arènes de Garlin, remplies à plus rester une place, un peu sur sa faim. Malgré quelques fulgurances au cheval, et quelques exemplaires dotés d’une noblesse certaines, la novillada de Pedraza de Yeltes aura parfois manqué de profondeur et de fond de caste.

Dorian Canton, auteur d’une prestation aboutie face à son premier novillo
aurait pu couper une oreille s’il avait réussi la mise à mort. Il effectue une
vuelta après une bonne faena. Face à son second, moins coopératif, il s’essaye plusieurs fois sur les deux pitons sans toutefois soulever les foules, faute à un adversaire bien moins maniable que son précédent. Il conclut ce second combat par une entière d’effet rapide et obtient 2 oreilles grostesques accordées par la présidence de Monsieur François Capdeville, qui ne vient pas là aider le torero d’Asson en ne le récompensant pas à sa juste valeur.

Manuel Diosleguarde, qualifié de la matinée, montre toute son envie de toréer. Il effectue un bon travail face à son premier parfois exigent et coupe la première oreille de la tarde après une bonne estocade. Sur son second, le salamantin connait quelques passages intéressants même si l’ensemble de la faena est un peu brouillonne.

Alejandro Mora, triomphateur à Garlin en 2018, revient à Garlin avec toute
sa fraîcheur et sa toreria. Discret au capote face à son premier adversaire
difficile à fixer, Mora renverse la situation en sa faveur dans le dernier
temps, traçant des séries ambidextres de bonne facture même si parfois un peu sur la périphérie. L’espagnol profite de la noblesse de son premier novillo pour réciter son toreo classique qui porte sur le public. Après une estocade efficace, il coupe une oreille à son tour. Son second a moins de qualité. Il charge avec la tête à mi-hauteur, que ce soit à la cape ou à la muleta. Alejandro Mora s’affirme, et tente d’extraire le maximum de son opposant, donnant quelques séries intéressantes de 3/4 face. Malheureusement il se troue au moment de conclure la faena au point de faire sonner les 2 avis. Dommage pour lui, la grande porte était entre-ouverte ! A revoir.

Toro a Toro

Le premier Pedraza est recu par Dorian Canton. Le local le conduit 2 fois au cheval. Le novillo prend 2 piques sans éclat. Bon duel de quite entre
Diosleguarde et Canton. Le français entame sa faena avec douceur sur le piton droit. Les séries sont limpides, le novillo est noble. Le béarnais torée
relâché, avec douceur et précision. Il profite de la noblesse de son opposant
et extrait le maximum sous l’ovation du public. Il tue d’une entière un peu
basse au second essai, qui est un peu longue d’effet et un descabello. Pétition minoritaire non entendue.

Manuel Diosleguarde face au second qui tente de sauter les tablas. Le toro
prend 2 piques avec une seconde rencontre intéressante où le Pedraza vient de loin. Bon tercio de banderilles de Marco Leal. Le salamantin commence sa faena au centre du ruedo laissant de la distance à son opposant. Par derechazos, il construit le début de sa faena avec rythme. À gauche la tâche est plus compliquée avec un toro qui baisse moins la tête dans la muleta. La fin de faena est plus brouillonne avec un toreo circulaire qui impacte moins sur le public de Garlin. Diosleguarde tue d’une entière d’effet rapide et coupe la première oreille de la tarde.

Le troisième est difficile à fixer. Il prend deux piques. Alejandro Mora,
discret lors de la lidia, fait face à un toro distrait, sur la défensive, qui
charge à mi-hauteur. L’espagnol trace sa faena sur le piton droit, avec deux
bonnes séries pour commencer. Moins coopératif à gauche, le novillo proteste davantage que sur le piton droit. Corne sur laquelle revient Mora pour finir parfaitement sa faena. Son estocade est efficace et l’espagnol coupe à son tour une oreille.

Le quatrième est reçu par Dorian Canton. Juste de force, le novillo prend
deux piques. Le béarnais débute sa faena par des passes changées dans le dos malgré le peu de forces de l’animal. Il sert plusieurs séries droitières à un novillo manquant de moteur. A gauche, le novillo ne montre pas plus de qualités. Dorian tue d’une entière qui fait effet après quelques temps. Le palco accorde 2 oreilles honteuses pour le local sous la bronca d’une majorité du public.

Le 5e de la tarde pour Manuel Diosleguarde qui soigne sa réception capotera. 3 rencontres avec la cavalerie sans éclat même si le toro pousse légèrement sur les deux premières rencontres. Tercio de banderilles désastreux de la cuadrilla de Diosleguarde. Début de faena timide, où le novillero espagnol prend ses marques. Il parvient à prendre peu à peu la mesure de son adversaire qui reste sur la défensive. Il trace de bonnes séries à gauche avant de connaître une fin un peu plus brouillonne. En échec aux aciers, il parvient à mettre une entière plate qui fait effet.

Alejandro Mora est impliqué dans la lidia du dernier Pedraza de la tarde. Ce dernier prend 2 piques mais reste la tête haute. Mora donne deux séries de véroniques avant le changement de tercio. L’espagnol trace une faena engagée où il va constamment provoquer le novillo qui reste sur la
réserve. Malgré cela, Mora torée avec douceur et toreria, avec un public qui
apprécie. Il termine par une bonne série droitière avant de conclure.
Malheureusement il est en échec aux aciers, et ne réussit pas estoquer
correctement son opposant. Le temps passe, et les avis aussi, mais Alejandro réussit à descabeller le novillo avant que le 3ème avis ne retentisse. Grande ovation pour le torero espagnol récompensé pour sa faena et ses efforts.

Observations :

No Hay Billetes

Jean Loup Aillet gagne le prix de la meilleure pique de
l’après-midi. Dorian Canton celui du meilleur novillero de la
tarde.

 

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