Avant le paseo, un hommage a été rendu au maestro Iván Fandiño. Après un discours d’André Viard et une minute d’applaudissements, le paseo s’est fait au son du paseo Iván Fandiño.
Juan José Padilla et Juan Bautista sont sortis en triomphe avec le mayoral des arènes Nimeño II d’Eauze après une bonne après-midi de toros. Thomas Dufau lui a coupé une seule oreille mais qui a montré son envie et sa détermination de triompher. Deux tiers d’arènes.
Les deux français Juan Bautista et Thomas Dufau ont laissé les meilleures impressions même si Padilla a eu son mot à dire malgré un premier adversaire peu coopératif. Juan Bautista a montré une fois de plus qu’il est dans un grand moment de toreo.
Toro a toro
Le premier toro de la tarde est dangereux, donnant des coups de tête à la sortie de chaque passe et se révèle manso. Deux piques. Le ciclon de Jerez ne banderille pas et se fait siffler par le public. Juan José Padilla de par son expérience réalise de bonnes séries sur les deux pitons sans réellement connecter avec les tendidos. Le toro manque de force, se montre dangereux et se retourne vite. Le toro ne permet pas à Padilla de s’exprimer pleinement. Demi lame efficace. Le puntillero de Padilla se fait blesser au niveau de l’œil par un dernier coup de tête du toro.
Juan Bautista reçoit par véroniques le second toro de la tarde et media. Une pique. Brindis au public. Début de faena par doblones, le toro possède du moteur et permet à l’arlésien de s’exprimer pleinement sur les deux rives. Le toro est noble mais exigeant, il a de la transmission mais demande à être dominé, ce que réalise très bien Jean-Baptiste. L’arlésien dessine de bonnes séries de derechazos, il peut toréer relâché, avec toreria et élégance. A gauche, c’est un peu plus accroché mais il parvient à dessiner de bons muletazos. La bonne faena du français qui a de l’échos sur les tendidos, est conclue par un recibir efficace et engagé, qui lui permet de couper les deux oreilles du toro de Pereda.
Le troisième se révèle être l’un des meilleurs avec le second et le landais Thomas Dufau l’a bien compris. Réception par largas de rodillas, avant d’enchaîner par véroniques et chicuelinas. Une bonne pique de Nicolas Bertoli. Bonne paire de banderilles de Manolo de los Reyes. Brindis au public. Thomas réalise un bon début de faena par cambios puis enchaine des séries sur la droite. Il effectue des séries de derechazos rythmées. A gauche, le toro est plus exigeant, Thomas dessine quelques naturelles avant de revenir sur la droite, corne qui permettait le plus de s’exprimer. Bonne faena du landais, mais qui passe juste après la faena aboutie de Juan Bautista, le public est encore plus exigeant. Entière efficace. Thomas Dufau coupe une oreille.
Juan José Padilla, marqué dans son orgueil pour ne pas avoir pu s’exprimer pleinement face au premier, s’emploie face à son second, sous la pluie tombante. Bonne réception à la cape après que le toro est rematé fort contre un burladero et avant une légère pique. Le Ciclon de Jerez banderille son second suivi d’une forte ovation. Le toro permet de s’exprimer mais manque de transmission, Padilla par sa technique, enthousiasme le public. Le public qui retrouve le Padilla volontaire et qui veut triompher. Une faena qui est marquée par son style baroque, mais qui a de la transmission avec les tendidos. Il dessine de bons muletazos sur les deux pitons. Il ne laisse pas de terrain à Nocturno, toro qui n’est pas facile et qui manque de charge. Entière efficace. Deux oreilles et vuelta sous de gros applaudissements avec le traditionnel drapeau de pirate.
Le cinquième montre son manque de force, Juan Bautista le reçoit par véroniques à genoux, puis chicuelinas. Une pique. Le toro est noble mais manque de fond, l’arlésien va dessiner une faena pleine de pureté. Juan Bautista dessine une faena essentiellement droitière en mettant sa technique et toreria à profit. Il laisse de bonnes séries avant de devoir réduire la distance, le toro devenant court de charge. Entière efficace. Le président refuse l’oreille à l’arlésien malgré une pétition majoritaire.
Le dernier donne peu d’options au landais se montrant fade, faible et manquant de force. Thomas l’économise à la cape. Deux piques en s’employant sur la première rencontre. Thomas Dufau fait l’effort et montre son envie de triompher, il tire le maximum d’un toro qui lui rend peu de choses et qui manque de transmission. Il dessine de bonnes séries sur le piton droit qui portent sur le public. Il réduit les terrains pour exiger d’avantage au toro. Pinchazo et entière longue d’effet qui le prive d’une seconde oreille et d’accompagner ses compagnons de cartels en triomphe.
Eauze, Samedi 8 juillet 2017
6 toros de Jose Luis Pereda et La Dehesilla pour
Juan José Padilla : silence et 2 oreilles
Juan Bautista : 2 oreilles et salut après une grosse pétition
Thomas Dufau : une oreille et silence après un avis
Reseña : Anaïs Cazenave
Photos : Christian Sirvins