Dax : Juan Leal en torero, Antonio Ferrera pour le show en clôture de la Féria 2022

La Féria de Dax 2022 est arrivée à son terme ce Lundi soir avec la corrida de El Parralejo. Nouveau « No hay billetes », le troisième consécutif de la Féria pour une corrida qui a été précédée du traditionnel « Agur » et son défilé des bandas.

Sur la piste, le lot de El Parralejo aura tout juste redonné quelques couleurs à une féria globalement décevante. De présentation inégale, supérieur le premier et mal présenté le dernier, le lot de la ganaderia espagnole aura donné de l’intérêt au cheval. C’est le lot qui poussa le plus sous la pique de cette Féria 2022 sans atteindre des sommets de bravoure. Il manqua un peu de fond et de mobilité à l’ensemble du lot pour réellement exister dans le dernier tiers. Supérieur les 5e et 6e du lot.

Juan Leal laissa la meilleure prestation de la tarde, dans un style un peu différent de ce que l’on a l’habitude de voir. Il toréa davantage à ligne droite en pesant sur le cinquième exemplaire de El Parralejo avant de lui imposer plusieurs séquences sur un espace restreint. Une faena importante récompensée d’une oreille avec la seconde non attribuée. Discutable, surtout quand on voit celle accordée à Antonio Ferrera.

Antonio Ferrera donc, a également obtenu une oreille dans un style totalement opposé. En désaccord avec la musique (pas totalement tord sur le fond, mais depuis quand les toreros choisissent leur morceau ?!), il demanda la « Concha Flamenca » en lieu et place de ce qui lui était proposé. Malheureusement le toro ne suivit pas la cadence imposée par Ferrera et alla a menos. Après une lidia bien menée et un tercio de piques intéressant, le toro permit à Ferrera de tracer une entame de faena de bon goût. Il relâcha ses gestes avec plusieurs muletazos très bons mais il se retrouva pris dans l’engrange d’une musique imposée par ses soins lorsque le toro n’avançait plus. Il fut dans l’obligation morale de prolonger au delà du nécessaire sa faena pour une dernière série où il passa à la place du toro. Son maniement de la muleta et son élégance lui permit de limiter la casse avant une estocade entamée à 10 mètres de l’animal. Il conclut d’une entière dès le premier essai un peu basse qui fit effet. 1 oreille suite à une pétition poussive et forte bronca au palco au moment de la sortie du mouchoir. Division d’opinions. Ferrera est un bon torero et ce qu’il proposa resta de bon goût et plaisant, bien que son style soit un peu hors des canons de la tauromachie fondamentale. Mais il ne faut pas se tromper, on ne peut quand même pas demander la musique que l’on veut pour toréer…

Alejandro Marcos connut un passage sans histoire dans cette après-midi où ses adversaires permettaient de briller. C’est notamment son sixième mobile et plutôt maniable qu’il laissa repartir avec ses deux oreilles sur la tête. Dommage car ce sont des opportunités précieuses qui ne se présentent que rarement…

Toro a Toro

Le premier toro de El Parralejo est bien présenté. Antonio Ferrera réalise une lidia sérieuse et appliqué devant un animal qui prend 2 piques en poussant. La faena est composée de plusieurs détails notables mais le tout manque de liant. Le toro est trop arrêté mais charge avec émotion lorsqu’il se lance. Avec toreria, Ferrera laisse une poignet de derechazo et deux bonnes naturelles. Épée portée par le périphérique un peu en arrière. Descabello.

Juan Leal reçoit le second plus commode de présentation. Le toro prend 2 piques en poussant au cheval avec une bonne prestation du piquero. Le français réalise une excellente entame de faena, par des passes changées dans le dos puis sur le piton droit. Il délivre deux séries de grande qualité et allonge parfaitement la charge du toro. La suite va a menos avec des passages plus périphériques et un toro à la charge irrégulière. 1 entière très engagée mais longue d’effet.

Le troisième El Parralejo reste sur ses gardes à l’accueil de Alejandro Marcos. 2 piques en poussant au cheval. Le salmantin réalise une faena inégale avec des passages agrémentés de toreria mais des séries trop périphériques. Son travail ne pèse pas suffisamment sur les tendidos. Épée suivie de plusieurs descabello.

Antonio Ferrera reçoit discrètement le quatrième juste de présentation. 2 piques bien données. L’espagnol réalise une bonne entame sur la piton droit en donnant une série tout de suite relâchée. La musique sonne mais Ferrera demande à changer (il n’a pas tord sur le fond mais bon…). La « Concha Flamenca » est jouée à la demande de monseigneur, qui doit composer avec un toro allant a menos et qui bouge de moins en moins. Ferrera réussit à tirer quelques détails sur chaque série qui le maintiennent. Sur la fin, la magie n’opère plus avec un toro qui n’avance plus. Il tue d’une entière portée de loin, à 10 mètres de l’animal. Elle est concluante bien qu’un peu basse. 1 oreille accordée et grosse division d’opinions au sein des tendidos.

Juan Leal reçoit le cinquième de la tarde qui prend deux piques. Il entame sa faena à genoux par une série qui donne le ton. Sur chaque piton, Leal dessine de bonnes séries face à un adversaire noble, qui se laisse toréer. Sur la fin, le manque de mobilité oblige le torero à réduire la distance. Juan Leal trouve la clé pour ajouter plusieurs série justes et limpides. Il tue au second essai d’une grande épée. 1 oreille avec pétition de la seconde.

Le dernier El Parralejo est mal présenté. Il pousse sur les deux rencontres équestres. Alejandro Marcos réalise une faena décevante, en dessous des possibilités offertes par l’animal. Il torée sur le bout de sa faena, sans peser sur le toro. 1 entière

Dax, Lundi 15 août 2022

6 toros de El Parralejo pour
Antonio Ferrera : silence après avis et une oreille après avis
Juan Leal : salut et une oreille après avis
Alejandro Marcos : silence et silence

Jean Dos Santos