Après une matinée riche en émotion et en toros, nous pouvions espérer le même déroulé en cette fin d’après-midi dans les arènes dacquoises. Remplie à son maximum autorisée, la plaza landaise a vu défiler une nouvelle fois la ganaderia de Pedraza de Yeltes qui a connu ici, de nombreux succès par le passé.
Luis Urranga, ganadero de la devise salamantine, a d’ailleurs reçu un prix de la ville de Dax au nom des nombreux triomphes de ces dernières années. Le Maire de Dax, Julien Dubois, a pu écouté une très forte ovation avant le paseo en guise de remerciement de cette journée taurine, la seule dans une arène de première catégorie du sud-ouest français.
Du côté des toros, le lot de Pedraza de Yeltes, globalement bien présenté, a déçu les aficionados qui ont fait le déplacement. Sans éclat à la pique où ils brillent d’habitude, les Pedrazas ont posé leurs lots de complications aux acteurs du jour dont seul Daniel Luque a pu se dépêtrer. Alvaro Lorenzo et Lopez Simon sont passés complètement à côté de leur après-midi, héritant certes, d’opposant manquant de transmission mais dont la mobilité et la charge auraient permis de voir autre chose.
Daniel Luque obtient l’unique oreille de la tarde après un premier combat mené d’une main de maître. Le toro, mal piqué à deux reprises, se révèle bon coopérateur dans le dernier tiers permettant à l’espagnol de tirer plusieurs séries de bonne facture. Malgré un animal sur la défensive, Luque réussit à tempérer les charges pour proposer des muletazos relâchés et naturels qui portent tout au long de la faena sur le public dacquois. Après une entière concluante, il coupe là, la seule oreille de l’après-midi.
Face à son second, il réalise une excellente lidia, se soustrayant à son lidiador dépassé par les événements. La faena du torero de Gerena est sacadée et accrochée mais il parvient à prendre le dessus, laissant de très bons détails. Le manque de transmission du toro restreint d’ailleurs le rayonnement d’une faena où le public reste du côté de Luque. Il tue d’un recibir nécessitant le descabello. Salut
Alberto Lopez Simon se voit changer le toro après que celui-ci vienne se rompre la corne contre un burladero. Le remplaçant, très bien présenté reste sur la réserve au premier tiers. Il prend deux piques sans grande transmission. Malgré les doutes qu’il était légitime d’émettre, le toro se révèle coopérateur. Mais son manque de transmission associé au manque d’engouement du public dacquois rendent la faena morose. Lopez Simon conclut d’une entière au second essai avec un avis.
Lopez Simon mène une lidia décousue face au cinquième qui prend 2 piques sans émotion. Malgré la mobilité de son adversaire, Lopez Simon livre une nouvelle prestation trop fade, manquante de transmission et de relief. Il donne des passes sur le passage sans peser sur le Pedraza et écoute l’hostilité du public en fin de parcours.
Alvaro Lorenzo hérite d’un troisième également bien présenté. Il reste prudent au capote et le mène au cheval pour deux rencontres et une seconde poussée intéressante. Bon tercio de banderilles de la cuadrilla. La faena de l’espagnol est morose. Le public n’adhére pas malgré des séries fluides et sans accrocs. Il tue d’une entière dans les poumons foudroyantes.
Le dernier de l’après-midi est un toro avec des qualités. Alvaro Lorenzo réalise une belle entame au capote avant une lidia approximative. Dans le dernier tiers, l’esapgnol connait de bons passages, notamment en début de faena où le public reprend espoir. La présidence lance intelligemment la musique mais le manque de maîtrise du torero ne passe pas au travers de la majorité des tendidos. Une faena bien décevante pour terminer cette journée Pedraza de Yeltes, excellente en matinée, plus contrastée cette après-midi.
Dax, Dimanche 27 septmbre 2020
6 toros de Pedraza de Yeltes pour
Daniel Luque : une oreille et salut aprés avis
Alberto Lopez Simon : silence après avis et silence
Alvaro Lorenzo : silence et silence après avis
Jean Dos Santos