David Galván : « Je voudrais envoyer un message d’union et d’espoir, dans ses moments difficiles pour toute l’aficion »

David Galván, matador de toros de la région de Cadiz, a connu de grands moments en tant que novillero. Il a eu la chance de toréer dans quasiment toutes les ferias importantes en France et en Espagne. Il a ensuite connu un début de carrière de matador de toros plus compliqué, avec plusieurs blessures qui l’ont éloigné des ruedos. Mais le torero garde beaucoup d’espoir et d’envie.
Il a accepté de revenir sur les temporadas passées, sur les futures échéances et sur la crise sanitaire que nous sommes en train de vivre.

Mundillo Taurino : Bonjour, à ce jour en France et en Espagne, nous sommes en quarantaine, du fait de ce virus. Comment se passe ton quotidien, peux-tu nous en dire plus ? 

David Galvan : Bonjour, nous sommes en train de vivre une situation difficile et atypique, où nous devons être responsable et rigoureux avec tous les gestes de précaution, le confinement en est un. Dans mon cas, je m’organise, investissant du temps dans ma préparation physique et mentale afin de profiter au maximum de la journée. 

MT : Les aficionados français te connaissent peu, peux-tu parler un peu de toi et de ta trajectoire? 

DG : A 14 ans, j’ai commencé à l’Ecole Taurine de San Fernando avec laquelle j’ai toréé mes premières becerradas. Plus tard, je suis entré à l’Ecole Taurine de Jerez de la Frontera, où j’ai réalisé ma première et unique saison en sans picadors. J’ai fini la saison 2009, avec 29 novilladas et plusieurs triomphes en Espagne et en France. Le 5 avril 2010*, je débute en piquée à Mugron, qui marque le début d’une trajectoire comme novillero, où je suis présent dans les principales férias, en finissant dans les premiers de l’escalafon entre les années 2010. Fin 2011, pour mes dernières dernières novilladas, je me présente au Mexique avec succès, puis j’obtiens le prix du triomphateur de la Feria de Quito (Equateur). Le 28 février 2012, je prends l’alternative à Sanlúcar de Barrameda, avec les maestros Ruiz Miguel et Enrique Ponce, avec des toros de Hermanos Sampedro. J’ai confirmé mon alternative à Madrid, le 13 mai 2013, avec Curro Díaz et El Fandi, avec des toros de La Palmosilla. J’ai eu la chance de toréer et pouvoir profiter de ferias en Espagne, en France, au Portugal, en Equateur et Venezuela. Il y a eu des moments de joies, d’autres plus durs, mais je continue le chemin avec ambition et de l’illusion. 

* Début avec picadors à Mugron avec des novillos de Guadalest et au cartel Juan del Álamo et Thomas Dufau.

Avant le coronavirus, comment se présentait cette Temporada 2020 ? 

L’année a commencé de la meilleure façon possible, je suis parti en Amérique, pour toréer la feria de San Sebastian, dans la commune de San Cristóbal. J’ai triomphé et ils m’ont proclamé triomphateur de la feria. Avant de se trouver dans cette situation, j’étais totalement immergé dans ma préparation, avec la chance de pouvoir réaliser plusieurs tentaderos. Cela devait me permettre d’honorer les contrats qu’avait signé mon apoderado dans de parfaites conditions. 

En plus de l’illusion, as-t-il une part de nécessité de toréer? 

L’expérience m’a enseigné que dans le toreo, il faut être patient. L’opportunité arrive, cela dépend de toi, il faut être pret pour la saisir. Cela est réellement ma plus grande attente et ma plus grande nécessité. 

Tu as débuté ta huitième temporada en tant que matador de toros, quel bilan fais-tu de ces années ?

Je me sens chanceux à chaque instant. Toutes les expériences de ces années m’ont apporté des expériences uniques, à tous points de vue, la maturité et la motivation pour continuer à poursuivre mes objectifs. 

Quels ont été le pire et le meilleur moment de ta carrière ?

Tous ont été nécessaires, ils m’ont apporté l’expérience et la maturité dont j’avais besoin. L’une des situations les plus complexes que j’ai peut être vécu, a été le coup de corne au bras à Jaén. Tout indiquait que je ne pourrais plus toréer et cela aurait été la fin de ma trajectoire. Mais, avec beaucoup de travail, j’ai pu récupérer toutes mes facultés, ce qui était aussi l’un des moments les plus enrichissants de ma carrière. 

Tu n’as jamais perdu confiance en toi? 

Quand le moment difficile est venu, ma vocation et mon afición d’aller de l’avant ont toujours prévalu. 

Dans une vie ou une carrière, il y a des moments ou des occasions, pour valoriser sa carrière, tu as été beaucoup blessé en peu de temps de carrière

Chaque torero à sa propre histoire. Au jour d’aujourd’hui, j’ai reçu onze coup de corne et chacun a été une opportunité pour réfléchir, me surpasser et grandir. Mais également réaffirmer mes convictions.  

Peux-tu nous définir ton concept de toreo ?

Je cherche à exécuter un toreo qui me ressemble, avec la plus grande vérité, intensité et passion possible.

Photo de Susana Gomez Ballesteros

Quels sont pour toi, les points essentiels de la lidia et celui que tu préfères? 

Toute la lidia, c’est un tout, tout est important. L’essentiel à mes yeux est d’être totalement impliqué et concentré à chaque instant de la lidia, du début à la fin. 

L’année dernière, tu as toréé 12 corridas et festivals mais tu as perdu plusieurs contrats comme Nîmes suite à ta blessure à Jaén. Quelle bilan fais-tu de cette temporada? 

La plus grande satisfaction de la temporada passée a été de surmonter et pouvoir réapparaître en temps record de la fracture du mois d’août. J’étais très enthousiaste de toréer et confirmer mon alternative à Nîmes, mais cela n’a pas été possible du fait de la lésion. J’attends ma confirmation à Nîmes avec beaucoup d’envie et d’illusions. 

Tu as débuter la temporada 2020 en Amérique, avec en autres un triomphe à San Sebastian. 

Oui, j’ai eu l’opportunité et le plaisir de toréer dans la ville vénézuélienne de San Cristóbal. J’ai pu profiter, ressentir la chaleur et la passion de l’aficion, sortir en triomphe et remporter le trophée comme triomphateur absolu de la Feria de San Sebastián 2020, c’était très émouvant

Avant le coronavirus, tu étais annoncé dans plusieurs Ferias importantes, les résultats des temporadas précédentes commençaient à te servir…

Mon apoderado gère mes dates et moi je me concentre seulement sur ma préparation avec comme espoir que ce soit une temporada importante. 

Aimerais-tu toréer plus en France ? 

La France est un pays merveilleux. A chaque fois que j’ai toréé ici, j’ai pu sentir le respect et la sagesse de son afición envers le toreo, ce que j’aime. Je voudrais aller dans toutes les ferias importantes.  

Cette année, tu es apodéré par Carlos Zúñiga

Je suis heureux d’avoir commencé un nouveau projet avec Don Carlos Zúñiga, c’est une personne du monde taurin reconnu, pour qui j’ai toujours eu de l’admiration et du respect. Nous sommes très motivés de cette union. 

Quels sont tes prochains contrats ? 

Pour le moment, tout est en suspens, le temps que cette situation soit contrôlée et résolue. 

As-tu un mot pour les aficionados ? 

Je voudrais envoyer un message d’union et d’espoir, dans ses moments difficiles pour toute l’aficion. Prenez soin de vous. Nous allons bientôt revivre notre passion, ¡ El Toreo !

Anaïs Cazenave

David Galván Garcia
Né le 27 mars 1992 à San Fernando (Cadiz)

Alternative le 28 février 2012 à Sanlucar de Barrameda (Cadiz)
Ganaderia : San Pedro
Parrain : Ruiz Miguel
Témoin : Enrique Ponce

Confirmation le 13 mai 2013 à Las Ventas
Ganaderia : La Palmosilla
Parrain : Curro Diaz
Témoin : El Fandi

Temporada 2019 : 12 corridas – 14 oreilles – 2 queues