Photo de couverture : Toro de Yonnet, Vic Fezensac 2023 ©Laurent Bernède
Les Coups de Coeurs
Mon coup de coeur pour la Temporada 2023 va à la forte fréquentation des arènes et surtout par les jeunes. Je pense qu’il faut en remercier un député de la France Insoumise bien connu qui nous a offert une bonne exposition médiatique.
Morante de la Puebla qui a fait une excellente temporada avec la queue coupée à Seville et les deux oreilles à Nîmes, même si cette temporada a été écourtée pour blessure
Mon troisième va a l’élevage français qui produit d’excellents résultats notamment Alma Serena en non piquée et Cuillé à l’étage supérieur.
Juan Medina
Mon premier coup de coeur va à la ganaderia Yonnet. Dirigée aujourd’hui par Charlotte, la ganaderia française est aujourd’hui une assurance de voir du spectacle en piste. Présent lors de la corrida de Arles d’un très fort intérêt, les toros de Yonnet avaient donné de l’émotion dans les trois tercios, et permis aux toreros de s’exprimer lorsqu’ils souhaitaient avancer la jambe.
Cela me permet d’enchaîner sur le triomphe de Alberto Lamelas dans les arènes d’Arles face, justement, à ces mêmes toros de Yonnet. Parfois à la limite à Vic Fezensac ou Mont de Marsan, Lamelas a démontré une manière plus douce de toréer, marquant une réelle évolution dans son toreo. Souvent (si ce n’est pas dire toujours), c’est face à des adversaires redoutables que le torero de Jaén s’emploie au péril de sa vie. Le triomphe arlésien a été une délivrance !
Enfin, la prestation de Borja Jiménez à Las Ventas en clôture de la Féria de Otoño 2023 a fait forte impression. Devant les toros de Victorino Martin, âpres et de forts intérêts, l’émotion était au rendez-vous grâce à un torero hors du commun ce jour là. En 2024, il sera le torero phare à découvrir dans nos arènes.
Jean Dos Santos
La Temporada 2023 a été rythmée par les performances magistrales de Daniel Luque et Roca Rey. À chaque sortie sur les pistes françaises, ces deux maestros ont livré des prestations captivantes, alliant technique, audace et passion.
Un bon eral de Alma Serena s’est démarqué dans la sans picadors des fêtes de Roquefort, ajoutant une touche de bravoure à cette temporada. De même, la super corrida à cheval de la Feria de Dax a atteint des sommets, notamment avec la performance XXL d’Andy Cartagena, offrant un spectacle équestre d’une intensité rare, marquant une étape mémorable dans le panorama taurin de cette année.
La transmission malgré l’adversité, Clemente a marqué mon esprit à Mont de Marsan, offrant une performance remarquable malgré une blessure survenue en fin de corrida. Sa détermination à transmettre son art, même face à l’adversité, a suscité mon admiration. Ce geste héroïque a réaffirmé à mes yeux la grandeur de la tauromachie, où le torero se transcende pour offrir un moment d’émotion pure au public.
La temporada 2023 a également été marquée par un moment chargé d’émotions avec la sortie triomphale de Thomas Dufau chez lui, à Villeneuve de Marsan. La fin de carrière de ce torero d’exception a été célébrée dans la liesse, symbolisant la reconnaissance du public pour une carrière dédiée à l’art taurin. Un adieu en apothéose pour un grand homme de la piste qui a touché mon cœur d’aficionado.
Un début éblouissant lors de sa première novillada piquée à Istres, Marco Perez a véritablement électrisé les arènes en coupant trois oreilles. Sa maîtrise, son courage et son interaction avec le public ont révélé une maturité exceptionnelle pour un torero débutant dans cette catégorie. Marco Perez incarne, à mes yeux, l’avenir prometteur de la tauromachie.
Florian Boyer
Les Coups de Gueules
Diversité !!!! Heureusement qu’il existe encore des irréductibles (qui sont d’ailleurs souvent gaulois) pour défendre les encastes minoritaires ! La corrida va devenir un spectacle pour touristes ! Et même sans parler d’encastes, il faudra un jour que les Casas & cie rendent des comptes. Ils font le jeu des figuras. Les carteles sont toujours les mêmes !
C’est simple je m’INTERDIS d’aller à une corrida si je vois écris Nuñez del Cuvillo, Victoriano del Rio, Garcigrande ou Juan Pedro Domecq (et je ne cite pas tous les autres). Du coup je ne vois plus El Juli, Manzanares, Castella, etc, etc. Y aurait-il un lien?
Les empresas devraient avoir les mêmes obligations que les politiques : cumul de mandats interdit ! Tu ne peux pas être impartial si tu es empresa, apoderado et ganadero!
Seb Combe
A quand la nouveauté ? Nous avons la chance d’avoir en France 7 arènes de première catégorie et des villages qui continuent à faire perpétuer la tradition taurine. Mais malheureusement, c’est toujours la même rengaine avec les ganaderias « commerciales » que nous retrouvons dans toutes les arènes. Combien de fois avons-nous vu les Victoriano del Rio, Nuñez del Cuvillo, La Quinta et consorts ? Combien de fois avons-nous vu des toreros différents des Roca Rey, Luque, Talavante, Rufo, De Justo ou Castella ? Bien sûr, ces toreros ont leur place dans nos férias mais nous avons la place pour découvrir le futur de la tauromachie ou les triomphateurs du moment. Fernando Adrian, Francisco de Manuel, Damian Castaño ou le jeune Alvaro Alarcon par exemple, sont trop peu (ou pas) venus dans nos arènes.
Idem chez les novilleros où l’on nous impose les mêmes têtes, d’arènes en arènes malgré des qualités difficiles à entrevoir. Alejandro Chicharro a triomphé dans de nombreuses arènes en terminant la temporada avec 21 novilladas. Où l’avons-nous vu en France ? Clemente Jaume, novillero français de Béziers, seul Boujan lui a offert un contrat. Idem pour El Mellí, Nek Romero ou Jarocho…
Jean Dos Santos
Mon coup de gueule va au verrouillage du monde taurin. Même si il en a toujours été ainsi c’est dommageable de voir souvent les mêmes noms sur les carteles et de ne pas donner d’opportunités à des gens comme Fernando Adrian (à part Vieux Boucau à saluer) et Borja Jimenez par exemple.
Juan Medina
Certaines corridas ont laissé un goût amer dans l’esprit des aficionados. Parmi les moments de frustration, la corrida de Riscle a été marquée par les 3 avis malheureux de Fransico Montero, une déconvenue qui ne donne guère envie de le revoir.
Ajoutons à cela une présidence à Plaisance du Gers qui, par sa générosité excessive, a suscité des interrogations sur la qualité du spectacle. Sans oublier les performances controversées de Morante et Domingo Lopes Chaves, qui ont malheureusement manqué de respect envers le public lors de certaines de leurs sorties en piste.
Florian Boyer