Aujourd’hui, nous avons rencontré César El Quitos, un novillero prometteur né à Nîmes en 2000. Fils d’une mère nîmoise et d’un père mexicain, César incarne la fusion des cultures taurines française et aztèque. Dans cet entretien, il partage avec nous ses débuts, ses inspirations et ses ambitions dans le monde fascinant et exigeant de la tauromachie. Découvrez le parcours d’un jeune torero qui, à 24 ans, tente de faire vibrer les arènes des deux côtés de l’Atlantique.
Bonjour César, je te laisse te présenter à nos lecteurs
Bonjour, je m’appelle César Fernandez. On m’appelle « El Quitos » sur les cartels en référence à mon père, qui fut matador de toro mexicain puis apoderado par la suite. (Roberto Fernandez, de son vrai nom, était connu comme matador dans les années 80. L’afición française garde en mémoire une Puerta Gayola face à un toro de Miura en 1991, qui s’était immobilisé de longues secondes devant El Quitos père dans les arènes d’Arles). Tout naturellement, j’ai donc suivi ses pas pour lancer ma carrière dans la tauromachie. Je suis un garçon franco-mexicain ; ma mère est de Nîmes et mon père d’Aguascalientes, deux villes où le toro et l’afición sont très présents. J’ai donc grandi dans ce milieu, en suivant mon père matador mais aussi apoderado !
Comment se sont passés tes débuts dans le monde de la tauromachie ?
J’ai débuté lors d’une novillada sans picadors en septembre 2019 à La Algaba, un village dans la province de Séville. J’ai affronté le bétail de la Ganadería de Astolfi et tout s’est très bien passé pour moi. Malheureusement, ensuite est arrivée la pandémie de coronavirus qui a stoppé le début de ma carrière…
Après ces débuts et l’épidémie qui a stoppé toute possibilité pour ta carrière, es-tu toujours aussi ambitieux de suivre les traces de ton père ?
Ces débuts m’ont permis de conforter mon idée de devenir torero. Je sentais le besoin et le manque, j’aime la fête et ce que le toro représente. Le dépassement de soi et le sacrifice quotidien me permettent d’y croire. Je veux devenir figura del toreo et donc suivre les traces de mon père.
Quel a été le moment le plus marquant de ta carrière jusqu’à présent ?
Jusqu’à présent, j’ai vécu beaucoup de moments forts et d’émotions, mais j’aimerais te parler plus particulièrement de mon dernier coup de corne. Lors d’une novillada dans les arènes mexicaines d’Aguascalientes, je proposais une faena avec beaucoup de transmission face à un novillo assez compliqué mais très brave et avec beaucoup de race. Lors de la tentative de mise à mort, j’ai été bousculé par mon adversaire, qui m’a infligé deux coups de corne à la cuisse droite de 20 et 30 cm. Je me suis évanoui par la suite et j’ai appris en me réveillant à l’hôpital que mon estocade avait été couronnée de succès par deux oreilles. C’est l’un des moments les plus marquants de ma jeune carrière ; c’était très émouvant lorsqu’on m’a raconté la suite sur mon lit à l’hôpital.
Concernant la saison en cours et celle à venir, quels sont tes objectifs ?
Évidemment, mes objectifs à court terme sont dans la logique de ma carrière. Après avoir débuté avec picadors au Mexique, j’aimerais pouvoir me présenter en France et en Espagne. J’aimerais pouvoir faire quelques courses en 2024 afin de me préparer pour une grosse saison en 2025 et tourner partout en France ! C’est assez compliqué ici en France, j’aimerais qu’on nous prenne plus en considération, les Français, ici autant dans le Sud-ouest que dans le Sud-est. Mais bon, il faut faire les choses pas à pas, chaque chose en son temps, il faut faire de «menos a más» comme on dit dans le milieu.
Et pour finir, quand pouvons-nous te voir dans les arènes et où ?
Je viens actuellement de rentrer du Mexique, malheureusement, je n’ai pas de contrat officiel aujourd’hui. On m’a promis certaines courses dans des villages d’Espagne, mais rien d’officiel encore et pourquoi pas une belle surprise en France avant la fin de l’année. Mais je ne peux rien affirmer encore. Je reste dans la lignée de mes objectifs à court terme et tente de réaliser une grosse saison en 2025.
Merci à César Fernandez alias El Quitos d’avoir répondu à mes questions. L’ensemble de la rédaction de Mundillo Taurino lui souhaite une excellente carrière et nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de ses prochains contrats.
Entretien réalisé par Florian Boyer le 3 juin