Immense Ruben Pinar ! L’Espagnol a ouvert la grande porte de cette Miurada en coupant quatre oreilles et est l’incontestable triomphateur de cette féria de Béziers, lors d’une course avec la meilleure entrée de la semaine ! Lors de son premier combat, après un premier tercio quelconque, le maestro a trouvé le bon tempo en baissant la muleta pour tirer profit de toute sa noblesse, malgré un manque de bravoure à la pique. A droite comme à gauche, Ruben Pinar trace une vibrante faena qui émeut l’aficion, conclue par quelques poncinas. Impeccable aux aciers, il fait tomber les deux oreilles. Vuelta au toro.
Reparti au combat plus tôt que prévu en raison de la blessure de Manuel Escribano, Ruben Pinar fait face à un Miura dont les sauts compliquent ses passes au capote. Si le toro est dans un premier temps difficile, le matador parvient à améliorer son adversaire lors d’une faena qui est allée a mas sur les deux rives, même s’il connecte moins avec le public. Pétition majoritaire après une épée entière à laquelle s’est ajoutée une deuxième oreille présidentielle. Ruben Pinar s’offre un sacre de poids à Béziers, dont la féria fut sauvée par le retour de cette traditionnelle Miurada.
De son côté, Domingo Lopez Chaves a connu une entrée en matière difficile, ne parvenant pas à prendre le dessus sur son adversaire. Mais c’est finalement sur sa gauche que le maestro est parvenu à lancer sa faena et dessiner ses meilleures séries. Le public reconnaît son implication et le palco fait tomber une oreille après une épée entière foudroyante. Son retour en piste est plus compliqué. L’assistance ne semble pas percevoir le travail du torero, dont la faena est certes moins lisse que la première mais non sans moins d’implication. Il s’attire même les foudres des gradins, impatients de voir l’efficacité de l’épée. Silence.
Enfin, Manuel Escribano aurait pu couper un trophée de son premier adversaire, accueilli à genoux au capote. L’alegria provoquée par la pose des banderilles -dont la dernière par quiebro- est vite retombée lors de la faena. Son adversaire, dangereux avec ses coups de tête, ne lui donne que peu de possibilités et lui provoque une violente voltera. Escribano conclut le combat avec courage, salué par une vuelta après entière et dezcabello. Il retourne sur le sable en 6e position après des examens médicaux. Blessé au poignet, Escribano accueille son adversaire à porta gayola, avant de l’envoyer quatre fois à la pique après l’avoir positionné à l’opposé de la cavalerie. Mais le maestro n’a pas pu faire de faena, ne parvenant pas à cadrer son toro. Jamais fixé, il l’empêche de proposer quoi que ce soit et Escribano abrège le combat, qui plus est sans efficacité aux aciers. Silence.
3/4 d’arènes
Béziers – Lundi 15 août 2022
6 toros de Miura pour
Domingo Lopez Chaves : oreille et silence
Manuel Escribano : vuelta et silence
Ruben Pinar : deux oreilles et deux oreilles
Maxime Gil