Ce devait être une après-midi de rêve, elle fut finalement longue. Sans véritables toros, difficile d’intéresser dans les tribunes. Le forfait de Roca Rey avait déjà été un coup dur, enlevant l’espoir du no hay billetes (au moins 10 000 entrées tout de même), la présentation des Jandilla ne l’a pas compensé. Très justes de présentation pour une arène de première catégorie, ils n’ont pas permis aux toreros de briller, malgré la science de Castella et l’implication de Parejo.
Mal servi pour son entrée en matière, et revenant de blessure, Christian Parejo est malgré tout entré dans l’arène en accueillant son toro a puerta gayola. Quite de Castella, réponse du nouveau torero. Après une première série à droite rythmée, Parejo a fait face à un adversaire s’éteignant, ne pouvant que peu tirer de l’animal, lequel est tombé sans épée, après trois pinchazos. Salut au tiers pour le Biterrois d’adoption. A son retour en piste, il fut là aussi mal servi et son travail muleta en main n’a jamais permis à la faena de décoller face à son faible adversaire. La lumière est finalement venue de son dernier combat et d’une largesse réglementaire étonnante pour Béziers. Très vite, le Chiclanero-Biterrois a connecté avec l’aficion, enchaînant de bonnes séries à droite. Si la faena est allée a menos malgré des séries intéressantes à gauche, le public a majoritairement demandé l’oreille, après une entière un peu éloignée et deux coups de dezcabello. La présidence, elle, a sorti deux mouchoirs…
Pour son retour à Béziers trois ans après, Sébastien Castella a d’abord hérité d’un Jandilla coopérateur, lui permettant d’accueillir son adversaire par de bonnes veroniques avant de commencer sa faena par des génuflexions inspirées. Les passages à droite manquaient toutefois de fluidité à cause d’une muleta sans cesse tapée par le museau du toro. Plus de fluidité à gauche et une entière efficace, bien qu’un peu plate, lui ont offert une oreille.
A son retour en piste, Castella a fait face à un brave Jandilla qui est allé a menos. Le maestro débuta sa faena au centre du ruedo et cita son adversaire de loin. Si les séries sur les deux cornes ont connecté avec le public, tout comme ses manoletinas en conclusion, le Biterrois pincha et planta une demi-lame. Le combat se finit au dezcabello. Silence. La grande porte s’est finalement ouverte après l’obtention d’un trophée à l’issue de son dernier combat, bien que le règlement biterrois n’accorde la sortie a hombros qu’après deux oreilles au même toro. Pieds fixes dans le sable du plateau de Valras, le Biterrois a fait vibrer les tendidos lors de ses débuts muleta en main, avant, notamment, de réaliser de vibrantes séries à gauche. Une entière efficace sur la durée a fait tomber un mouchoir. Si, en piste, le résultat ne fut pas celui escompté, l’issue était bien celle rêvée : celle de deux Biterrois, d’origine et d’adoption, sortant par la grande porte.
Béziers – Samedi 12 août 2023
Plein (plus de 10000 personnes)
6 toros de Jandilla pour
Sébastien Castella : oreille, silence et oreille après avis
Christian Parejo (qui prenait l’alternative) : salut au tiers, silence et deux oreilles
Sobresaliente : Antonio Fernandez Pineda
Maxime Gil