La Féria de l’Atlantique 2024 s’est poursuivie ce Samedi matin avec la novillada piquée. Avec une affluence commode de 50%, ce sont les novillos français de Olivier Fernay qui ont offert du jeu pour permettre le triomphe des novilleros Pedro Luis et Alejandro Chicharro.
Novillos de Olivier Fernay (origine Juan Pedro Domecq) de beau trapío, très bon lot excepté le premier, manso, qui cherchait querencia dans les planches.
Lalo de María reçoit son premier novillo avec douceur et temple, gagnant le centre du ruedo. S’ensuivent deux rencontres à la pique, bien dosées. Le novillo devient distrait au quite et tombe. Après un brindis au public, Lalo commence sa faena à genoux. Le novillero tâtonne, cherchant la bonne distance et le bon terrain pour toréer. Le Fernay choisit de rester près des tablas, rendant difficile sa déloger. Le Nîmois essaie de lui donner une faena dans la querencia. On note une belle série à gauche. La faena est conclue par des luquesinas, avec une entière un peu basse.
Pour son deuxième novillo, Lalo de María semble plus inspiré, réussissant à ciseler de beaux capotazos sur le sable bayonnais. Il débute à genoux à la muleta et sert au novillo une faena enjouée des deux côtés, bien qu’elle manque à notre goût d’émotion et de profondeur. Une entière de côté lui vaut une oreille du palco.
Alejandro Chicharro a été à son avantage lors de cette matinée bayonnaise. Il dispose déjà d’un bon bagage technique et d’un toreo très posé. Il accueille son premier opposant de manière décidée mais orthodoxe aux tiers. Après deux piques, il profite de son quite pour offrir de jolies crinolinas au novillo. Le Madrilène compose la figure à la muleta, se montrant très à l’aise à droite, cherchant à se croiser. Il parvient à faire boire la muleta au Fernay par des redondos. Le final est donné par des manoletinas. Petit bémol : une épée de côté, qui ne l’empêche pas d’obtenir un trophée.
Le cinquième novillo est un peu plus faible, ce qui explique une seule petite pique. Chicharro se montre tout aussi décidé à la cape. Le torero a la sagesse de bien reprendre le novillo par le haut à la muleta, enchaînant une série de derechazos liés qui remportent l’approbation du public. Une grosse entière parfaitement placée clôt les débats et justifie à elle seule l’oreille.
Pedro Luis, quant à lui, a laissé l’impression d’un novillero bouillant, bien qu’il semble polir peu à peu son toreo. Il va a porta gayola mais se fait désarmer sur le premier contact, offrant ensuite des largas à genoux. Après un brindis au public, il démarre par une passe changée au centre du ruedo. Il est très à l’aise sur les naturelles relâchées. Malgré un côté légèrement tremendiste, il séduit le public par son entrega et son style très novillero. La mise à mort gâche un possible trophée, avec une entière réussie au quatrième essai.
Pour le dernier novillo de la matinée, bien présenté et armé, Pedro Luis se présente une nouvelle fois a porta gayola. Il se fait désarmer à la cape. On note que la corne gauche du novillo est en pinceau. Après un brindis à José Antonio Campuzano, il commence sa faena par de jolies statuaires. Pedro Luis semble moins brouillon que lors de sa première faena. Une série de naturelles croisées déclenche la musique. Bien qu’il se fasse un peu avertir sur la même corne, l’ensemble est plaisant et ne s’étire pas outre mesure. Le final, encore une fois, est marqué par des manoletinas. Une belle entière sur le côté lui vaut deux oreilles, un peu généreuses, mais sans doute pour compenser l’absence de trophées lors du premier combat.
Bayonne, Samedi 31 août 2024
6 novillos d’olivier Fernay (Arles) pour
Lalo de Maria (bleu roi et or) : silence après avis/1 oreille
Alejandro Chicharro (lavande et or) : 1 oreille /1 oreille
Pedro Luis (rose pâle et or) : salut aux tiers/2 oreilles
Saluts de Marco Leal au quatrième
½ d’arènes
Ensoleillé
Juan Medina