Bayonne : La corrida des 6 toreros dans la grisaille

Trois quarts d’arènes pour la traditionnelle corrida des 6 toreros, qui offre l’occasion de voir des matadors hors des sentiers battus. Cette tarde n’a pas totalement tenu ses promesses, en raison d’un lot de toros qui, bien qu’intéressants, n’ont pas toujours permis aux toreros d’exprimer la plénitude de leur tauromachie.

Toros de Castillejo de Huebra (origine Murube) de beau trapio, mais divers de comportement, certains manquant de force et d’autres avisés.

Juan de Castilla ouvre la corrida. Le Colombien reçoit un premier toro de beau trapio, très armé, avec beaucoup de métier et de toreria. Le toro prend une petite pique en poussant. Sa corne gauche devient escobillée. Après un brindis au public, le torero commence sa faena directement au centre et à genoux. Il fait quelques passes de loin à droite, mais le bicho commence à tomber. Il offre un trasteo à droite sans bouger, et à gauche un peu plus mobile, mais plaisant. Seul bémol : il ne se croise jamais vraiment. En fin de faena, il donne des adornos genou à terre et des manoletinas de rodillas très serrées qui captivent le public. Une bonne entière en deux temps, mais des difficultés avec le verduguillo font sonner un avis et transforment le trophée espéré en vuelta.

Derechazo de Juan de Castilla ©Paul Ribat

Carlos Olsina touche lui aussi un toro très armé, cette fois-ci castaño. Le toro montre également quelques signes de faiblesse. Après un brindis au public, le Biterrois débute sa faena par doblones, mais le toro fléchit. Intelligemment, le diestro allonge le bras, reste doux avec le toro et parvient à se croiser. Malgré cela, la faena a du mal à prendre son envol en raison du manque de moteur du toro. Un pinchazo et une demi-épée.

Véronique de Carlos Olsina ©Paul Ribat

Manuel Diosleguarde accueille son opposant de manière classique à la cape en gagnant le centre. Joli quite de José Fernando Molina. Il débute sa faena par le haut à une main. Il laisse de l’espace entre lui et le toro, ce qui le met en difficulté sur la gauche. Bien que le toro aille a menos, le Salmantin allonge sa faena par derechazos notamment. Une épée de côté.

José Fernando Molina, qui exerce la profession de charpentier métallique pour gagner sa vie, se fait déchirer en lambeaux son premier capote. Calerito exécute un joli quite par chicuelinas. Le brindis est également offert au public. Il présente une faena plutôt classique, avec quelques belles naturelles. Il cherche à se croiser et semble avoir un bon concept du toreo. Les naturelles en fin de faena sont de très bonne qualité. Une entière bien placée lui offre un trophée.

Véronique de José Fernando Molina ©Paul Ribat

Calerito n’a pas eu beaucoup de chance ce soir, son adversaire étant remplacé en raison d’une corne droite déplacée. Il accueille le sobrero a porta gayola sous la pluie qui commence à tomber. Il débute sa faena par doblones. Le toro montre quelques extraños des deux côtés. Le diestro s’en accommode en égrainant des passes de qualité une par une, mais l’ensemble s’effiloche un peu. Une grosse entière dans la cruz.

Christian Parejo court son toro vers l’arrière, à l’ancienne, à la cape. Il offre une faena en allongeant la main sur la droite. Il a tendance à toréer avec le pico de la muleta ce toro dont il semble se méfier. Après quelques frayeurs sur la gauche, il parvient à donner quelques naturelles aidées. Une bonne entière.

6 toros de Castillejo de Huebra (Salamanque) (5°bis) pour

  • Juan de Castilla (vert olive et or) : vuelta après un avis
  • Carlos Olsina (rouge et or) : silence
  • Manuel Diosleguarde (vert olive et or) : salut aux tiers
  • José Fernando Molina (blanc et or) : oreille
  • Juan Pedro Garcia Vizcaino « Calerito » (aubergine et or) : saluts aux tiers
  • Christian Parejo (bleu turquoise et or avec cabos noirs) : oreille

3/4 d’arènes
Temps lourd, puis pluie à partir du cinquième toro.

Juan Medina