Bayonne, dimanche 30 juillet 2017
6 toros de Robert Margé pour
Manuel Escribano : une oreille et deux oreilles
Daniel Luque : une oreille et salut après avis
Thomas Joubert : silence après 1 avis et une oreille après 1 avis.
Une arène remplie à moitié pour cette corrida des Fêtes de Bayonne. Au programme une corrida de Robert Margé bien présentée (sauf le dernier), bonita, et surtout intéressante pour l’aficionado. Les deux meilleurs, le 5e encasté et compliqué, et le 6e plus maniable mais toujours compliqué. On peut ajouter les deux premiers et le 4e, bons jusqu’au troisième tiers où ils s’essoufflèrent rapidement, manquants un peu de chemin et charge.
Manuel Escribano est le torero de la tarde. Virevoltant aux banderilles, varié au capote, il fait l’effort face à ses deux toros pour le plus grand bonheur du public. Du public bayonnais, surtout, en n’enlevant rien au mérite du torero, Manuel Escribano coupe 3 oreilles avec un peu de générosité.
Daniel Luque aurait aussi pu connaitre une belle fin. Poderoso face à son premier compliqué, il ne réussit pas à conclure au moment de vérité face à son second encasté auquel il donne une faena de métier et maîtrisée. Dommage.
Thomas Joubert perd, pour moi, cette après-midi tout crédit. Il ne réussit jamais à s’adapter au toro qu’il a en face et passe à côté du triomphe face au sixième, qui lui aurait sûrement permis de couper deux oreilles dans l’instant présent. L’arlésien, manque de simplicité dans son toreo.
Toro a Toro
Premier Margé bien présenté, bonito. 2 piques. Bon tercio de banderilles de Manuel Escribano avec un toro qui vient de loin. Début de faena par cambiadas. Manuel Escribano a du mal à lancer sa faena. Il manque de domino devant un toro qu’il faut cadrer. Escribano se reprend sur la fin et termine avec une série à droite correcte et des manoletinas. Bonne estocade efficace qui lui permet de couper une oreille
Second Margé bien présenté, bonito. Il prend 2 bonnes piques mal placées. Daniel Luque débute sa faena contre les tablas. Peu à peu, la faena prend forme et Luque réussit à lier les séries. Le toro est plus compliqué et manque de classe. On note 3 bonnes séries sur la fin et une bonne estocade qui lui permet de couper une oreille.
Troisième Margé. Toujours bien présenté. Le toro prend 2 piques. Manuel Escribano effectue un quite varié auquel tente de répondre Thomas Joubert se faisant accrocher sur les deux tentatives qu’il mène. L’arlésien est jeté au sol, fauché par les pattes arrière du toro. La faena est impossible, le toro est arrêté. Joubert perd 3 minutes à vouloir commencer sa faena par statuaire. Le reste est sans intérêt, faute à un toro qui ne veut pas coopérer. 3 pinchazos, 1 demi-lame et 1 descabello. 1 avis.
Le quatrième, bravito, prend 2 piques. Excellent tercio de banderilles de Manuel Escribano avec un toro qui vient de loin. Le public l’ovationne debout. Début de faena à genou contre les tablas mais le toro n’a pas beaucoup de chemin. Escribano s’en sort et continue sur la corne droite. Il réussit à lier une première série mais le reste de la faena sera un composé de détails et de passes données une à une. Manuel Escribano transmet en restant dans les cornes de l’animal à moins d’1 mètre. Grande estocade et 2 oreilles très généreuses.
Le cinquième toro, de Margé, brave prend 2 piques. C’est un toro compliqué et exigent. Daniel Luque signe une faena de poder où il réussit à dominer son adversaire. Faena courte, 5 séries, mais de grandes valeurs. Luque est à la hauteur du toro, s’employant sur les deux pitons avec brio. Au moment de conclure, il met une entière de côté qui ressort, vilaine qui lui coupe l’herbe sous les pieds. Daniel Luque aurait pu couper une seconde oreille légitime et sortir en triomphe avec Manuel Escribano. Dommage. Meilleur toro de la tarde.
Le sixième Margé, un peu moins bien présenté, colorado, charge avec force dans la cape peu sûre de Thomas Joubert. 2 piques. L’arlésien débute sa faena un genou au sol contre les tablas. Il s’en suit alors un travail varié et brouillon qui ne convient pas aux qualités du toro. Ce toro de Margé est imposant, il rappelle sur chaque muletazo qu’il est le patron. En fin de faena, Joubert se met à toréer et tire deux séries correctes mais le toro s’est essoufflé. Il termine par manoletinas qui relèvent le niveau général de la faena. 1 oreille après une bonne estocade qu’il n’aurait pas eu dans d’autres arènes de première catégorie. Lui aussi passe à côté du triomphe.
Jean Dos Santos