La corrida des fêtes de Bayonne a été marquée par le triomphe de Fernando Adrian. Dans des arènes remplies d’une moitié généreuse, le madrilène a coupé un total de trois oreilles aux toros de Monte la Ermita (deux) et Juan Manuel Criado.
Six toros de deux ganaderias différentes, curieux dans un mano a mano où chaque torero doit affronter trois toros.
Excellente présentation de tous les exemplaires de la soirée, notamment au niveau des armures, plus inégaux en terme de trapio. Cela s’explique par un écart d’âge important entre tous les toros.
Meilleurs les Juan Manuel Criado grâce à plus de mobilité et de noblesse. Bon le cinquième de Monte la Ermita, moins mobiles les deux autres du lot.
Fernando Adrian triomphe au terme d’une tarde où les toreros auraient pu davantage s’exprimer. Face à son premier du fer de Monte la Ermita, compliqué mais intéressant, Adrian ne trouva pas les clés pour inverser la balance. Plus à son aise face à son second du même fer puis face au Criado, il coupe un total de 3 oreilles. Son bilan reste correct grâce à une bonne technicité.
Manuel Escribano est passé à côté de son après-midi bayonaise. Le sévillan a eu des opportunités qu’il n’a pas su convertir, que ce soit à cause de l’épée (le premier) ou son incapacité à se marier à ses deux suivants. Dommage pour l’un des toreros préférés de l’aficion basque.
Toro a toro
Le premier toro porte le fer de Juan Manuel Criado. Bien fait et bien présenté, il prend 2 piques en poussant légèrement sur la seconde. Manuel Escribano livre un bon tercio de banderilles avant une faena agréable mais qui va a menos. Le sévillan réalise le meilleur sur le piton gauche avant plusieurs échecs aux aciers qui gâche le bilan. Peut être n’a t-il pas assez obligé son toro durant ce dernier tiers ?
Le second du fer de Monte la Ermita est très bien présenté, armé et fin de trapio. Il prend 2 piques en protestant au cheval. Fernando Adrian n’est pas très confiant devant un animal irrégulier et exigeant. Les demi-charges du toro mettent le torero en difficulté qui ne parvient pas à dominer. Fernando Adrian conclut d’une vilaine épée.
Le troisième porte le fer de Juan Manuel Criado. Très bien présenté, le toro prend 2 piques sans histoire. Il se révèle d’une grande noblesse dans le dernier tiers. Des qualités que ne parvient pas à exploiter totalement Manuel Escribano, auteur d’une prestation pas totalement convaincante. Le toro répète ses charges avec intérêt mais le toreo incertain de Escribano ne favorise pas la faena. Il conclut d’une entière trop plate qui met trop de temps à faire effet sous les protestations des tendidos.
Le quatrième porte le fer de Monte la Ermita, bien présenté et avec du voulme. 2 piques en protestant sans mise en suerte. À noter la belle variété au capote de Fernando Adrian. Dans le dernier tiers, la noblesse de l’animal permet au torero de s’exprimer. Il réalise une faena variée où il alterne ligne droite et redondo. Sa faena porte, avant une entière engagée mais longue d’effet. 2 oreilles généreuses accordées.
Manuel Escribano réceptionne le cinquième de Monte la Ermita à puerta gayola. 2 piques plutôt intéressantes avec un toro qui se livre. Difficile à banderiller par manque de mobilité, Escribano va provoquer l’animal pour trois paires inégales, supérieure la seconde. Comme attendu, le toro manque de transmission dans le dernier tiers. Manuel Escribano ne parvient pas forcément à ajouter de peps à une faena globalement sans transmission et trop longue. Il conclut d’une belle épée suivie d’une pétition incongrue.
Le dernier de Juan Manuel Criado est très bien présenté mais manque de force. Il prend 2 légères piques en poussant un peu. Dans le dernier tiers, le toro est mobile mais fade. Fernando Adrian réalise la grande partie du travail et parvient à faire rompre l’animal. Il sert plusieurs séries statiques où il domine le toro. La faena va a mas avant une entière rapide d’effet où il casse son outillage. 1 oreille logique.
Bayonne, Vendredi 12 juillet 2024
6 toros de Juan Manuel Criado (1/3/6) / Monte la Ermita (2/4/5) pour
Manuel Escribano : silence après 2 avis, silence après 2 avis et salut
Fernando Adrian : silence, 2 oreilles et une oreille
Jean Dos Santos