Final de la Féria de l’Atlantique en apothéose à Bayonne où la corrida de Garcigrande a permis à El Juli et Juan Leal d’offrir une double sortie en triomphe. La taquilla affichait le « No Hay Billetes » avec une jauge remplie au maximum. L’unique venue du Juli en France était l’événement de cette dernière corrida de la Temporada bayonnaise.
Le lot de Garcigrande, d’une présentation impeccable, a laissé une bonne impression générale avec un lot plutôt maniable, s’employant pour certains au cheval, et donnant un intérêt divers dans le dernier tiers. Supérieur le 4° et 6° du lot, noble mais manquant de transmission le 1°, 2° et 3° du lot.
El Juli faisait son retour à Bayonne, seule arène de France avec Nîmes à l’avoir engagé cette année. Il faisait grise mine dans le patio de cuadrilla avant d’ouvrir la tarde avec volonté et application face à un adversaire manquant de transmission. Devant son second, le Juli donna une leçon technique de domination, toréant avec beaucoup de métier son adversaire. Il allongea la charge du toro et dessina de toutes pièces plusieurs séries de bonne facture. Sa bonne épée, bien que portée sur la périphérie lui valût les 2 oreilles.
Paco Ureña a été en difficulté face à son lot du jour malgré l’accueil chaleureux du public bayonnais Accroché lors de deux faenas à sa portée, il rata le coche à plusieurs reprises avec des muletazos accrochés et manquant de conviction. Une prestation globalement décevante mais pas sans engagement de la part du torero de Lorca.
Juan Leal coupa un total de 3 oreilles dans une après-midi où le français réussit à varier ses compositions. Sa première faena resta dans les canons de sa tauromachie, entre les cornes du toro. Leal coupa une petite oreille suite à une tauromachie plus spectaculaire que profonde faute à un animal décevant. Il proposa une seconde prestation de bon niveau où il enchaîna de bons passages, notamment à droite où il obligea le toro avec succès. Il tua d’une grande épée libérant les 2 oreilles.
Toro a Toro
El Juli ouvre l’après-midi avec une belle réception capotera. Le toro prend 2 légères piques en poussant. Le Juli trace une faena de bonne facture qui manque de transmission. Le toro est légèrement fade et l’aide de la musique ne résout pas forcément l’affaire. Il tue à la troisième tentative. Silence
Paco Ureña ajuste la réception à la cape par véroniques données près du corps. Le Garcigrande, bien présenté, prend deux piques en s’y employant. La faena de Paco Ureña est faite de douceur sous l’air du concierto de Aranjuez. La partition du torero est bonne mais les accrocs récurrents freinent le bilan final. Le toro se colle aux planches en fin de faena ce qui complique la tâche à Ureña pour tuer. Il met une entière en trébuchant et frôlant la correctionnelle. Salut
Le troisième est distrait à sa sortie dans le ruedo. Juan Leal le conduit au centre du ruedo pour 2 rencontres réglementaires. Juan Leal entame sa faena à genoux par derechazos templés. Il donne de bons muletazos en ligne droite mais l’animal baisse rapidement de régime. Le français réduit la distance pour des redondos maîtrisés. Il répète ses gammes et la faena dure, plus que nécessaire. Son estocade est bonne et lui permet de couper la première oreille de la tarde.
El Juli hérite d’un toro très bien présenté de Garcigrande. Le toro prend 2 piques sans trop s’y employer. Le Juli trace une faena pleine de métier et de justesse. Il oblige et contraint l’animal pour lui extraire de longues passes. Son travail porte sur les tendidos ce qui déclenche rapidement la musique. Il donne plusieurs séries vibrantes malgré un placement parfois périphérique. Il tue d’une entière efficace. Le palco libère les 2 oreilles
Le cinquième, bien présenté prend deux piques en poussant au cheval, notamment sur la première. La faena de Ureña est volontaire mais souvent accrochée. Elle manque de liant et de transmission. Le public reconnait ses efforts en l’invitant à saluer au terme du combat.
Juan Leal conduit à reculons le dernier toro vers le centre. Il prend 2 piques. Brindis au public de ce dernier toro de la Temporada 2021. L’entame par passes changées dans le dos est spectaculaire. Le toro a de la charge et permet à Juan Leal de tracer plusieurs séries intéressantes, notamment sur le piton droit où l’animal se laisse toréer. La mayonnaise prend et offre une fin de faena plaisante. L’estocade du français est spectaculaire et efficace et les 2 oreilles tombent. Pétition de vuelta posthume non entendue à juste titre par la présidence. Son comportement plus que discret à la pique ne justifie pas une telle récompense. Vuelta fêtée pour Juan Leal.
Bayonne, Dimanche 5 septembre 2021
6 toros de Garcigrande pour
El Juli : silence et 2 oreilles
Paco Ureña : salut et salut
Juan Leal : une oreille et 2 oreilles
Jean Dos Santos