Le lot de toros proposé, a montré des signes de faiblesse bien trop importants pour laisser prétendre aux toreros un triomphe. Un cartel de matador 100% français composé de Juan Bautista, Sébastien Castella et Thomas Dufau qui a donné quelques couleurs à cette après-midi morose.
Les toros ont montré des signes de bravoure poussant avec insistance au cheval, renversant même la cavalerie à trois reprises. Certains ont montré des qualités de noblesses dans leurs intentions mais ils n’ont pu les exploiter faute à de leur manque de force bien trop important, à l’image du dernier exemplaire qui a chuté et qui resta près d’une minute au sol. Leur manque de charge dans le dernier tiers a conduit les toreros à revoir leur ambition à la baisse notamment Sébastien Castella qui a montré son envie tout au long de la tarde.
Toro a toro
Le premier toro de l’après-midi, le plus lourd, 630kg s’il vous plait, est le plus puissant de tous au cheval. Il renverse le cheval lors de sa première charge et il manque de peu que le cheval chute à nouveau sur la seconde rencontre. Malheureusement, la faena reste bien fade. Juan Bautista manque d’autorité face à cet adversaire de Montealto, difficile et exigeant. Le toro charge de manière inégale mais l’arlésien aurait pu tirer quelque séries supplémentaires en puisant dans les ressources de l’animal. Bonne estocade pour conclure la lidia du premier.
Le second, plus jolie, mieux présenté, montre des signes de faiblesse dès le début. Mais le toro possède une certaine noblesse et répond à chaque site de Castella. 2 piques. Après un début de faena par le haut, le biterrois continue en citant de loin le toro. Il extrait des séries intéressantes sur la corne droite et emmene peu à peu le public avec lui. Sébastien Castella a vu au bon moment que le toro allait baisse d’intensité. Il réduit la distance pour que la faena conserve son intensité de départ, en laissant bien récupérer le toro à la sortie de chaque série. Le français est concerné et autoritaire tout au long de la faena, ce qui lui vaut l’octroi d’une oreille après une faena sérieuse et appliquée.
Thomas Dufau hérite d’un troisième plus gazif que les précédents. Il l’attend à genoux contre les tablas avec une larga de rodillas. Mais vite le Montealto est rattrapé par sa faiblesse des pattes avants, surtout à la sortie du picador. 2 piques. C’est ainsi que le toro arrive en début de faena épuisé, sans charge, manquant cruellement de moteur. Dufau ne peut rien sortir de concret après deux premières séries convenables même s’il essaye de donner des muletazos qui sont désordonnés. 3 pinchazos et une entière.
Juan Bautista tombe sur un quatrième manso. Il se montre plus inspiré qu’à son précédent et reçoit à genoux par véroniques cet exemplaire de Montealto. Excellent quite de Sébastien Castella par chicuelinas. Le toro semble alors être plus fort que les précédents même si on voit qu’il est important de le préserver pour qu’il puisse durer dans la faena. Juan Bautista débute sa faena au centre du ruedo par derechazos mais après deux séries, il perd toute sa charge et son moral. Comme Castella à son premier, Juan Bautista réduit la distance et laisse sa faena perdre en intensité pour mieux en apprécier les quelques muletazos de qualités. Il conserve bien son toro en le laissant respirer entre chaque série. Une estocade à recibir et un descabello. Il obtient une oreille à l’issue de ce combat pas totalement méritée mais pas ridicule non plus.
Sébastien Castella hérite d’un 5e exemplaire qui va au cheval. 2 piques et forte ovation méritée au picador après un bon travail. Cependant ce toro présente les mêmes défauts que ses frères : un manque de force et de charge qui empêche Castella de s’exprimer, lui qui tenait à faire de nouveau le maximum pour triompher. Le toro est sifflé à l’arrastre.
Le dernier présenta de nouveau des signes de faiblesse à sa sortie en plus d’un train avant qui laisse en suspens sur la validité du toro. 2 piques. La faena a été de courte durée, puisque après des cambiada dans le dos, Thomas Dufau ne peut continuer faute à un manque de charge du toro. Il tombe et reste près d’une minute au sol. Silence à l’issue de ce combat sans intérêt pour l’intéressé qui n’aura pas eu l’occasion de montrer son toreo.
Bayonne, Dimanche 31 Juillet 2016
6/10 d’arène
6 toros de Montealto pour
Juan Bautista : silence et une oreille
Sébastien Castella : une oreille et silence
Thomas Dufau : silence et silence
Jean Dos Santos