Bayonne : Andrés Roca Rey triomphe en clôture de la Féria de l’Atlantique 2024

Les arènes de Bayonne présentaient un cartel original avec un torero artiste que l’on a trop peu l’occasion de voir en France, le surdoué péruvien et le local de l’étape. Dans l’ensemble, la corrida a tenu ses promesses.

Toros de Zacarias Moreno (origine Domecq) de trapío correct, bien dans l’encaste. Maniables dans l’ensemble. Seuls le premier, qui présentait quelques difficultés, et le dernier du lot, qui avait un problème de vision, ont rendu âpre sa lidia.

Le premier toro de Juan Ortega ne semble pas lui inspirer confiance. Il le fait piquer trois fois sous les sifflets du public. Le Sévillan commence sa faena par des doblones. Il se fait ensuite désarmer sur la droite. Il conclut sa prestation par une entière d’effet rapide.

Le second donne lieu à un véritable récital de toreo de bon goût, aux parfums andalous. Il réalise une véronique templée dont il a le secret. Il commence sa faena d’abord par le haut, puis par des doblones très doux. Il cite de loin à droite, les derechazos sont exquis et le public rugit de plaisir, accompagnant la faena de vibrants olé. Le toro s’arrête un peu sur la gauche. Le matador a la sagesse de ne pas en faire plus et conclut par un desplante plein de classe. Un pinchazo et une demi-épée le privent du trophée pour ce qui est la faena de la corrida, voire de la feria.

Derechazo de Juan Ortega ©Paul Ribat

Andrés Roca Rey reçoit son premier par des véroniques en prenant soin de baisser les mains. La demie de clôture est plaisante. Adrien donne un quite par chicuelinas, auquel répond un quite par gaoneras. Après un brindis au public, il exécute des statuaires, effectuées dans un mouchoir de poche. Il torée à droite en ouvrant le compas et en laissant beaucoup de terrain au toro. Il se fait accrocher sur une passe en arrière. Une entière un peu trasera.

À son second, la cape est toujours aussi belle et efficace. Des delantales et chicuelinas sont à noter. Il brinde au public et donne une passe cambiada, le toro étant à l’autre bout des arènes. Il donne aussi quelques naturelles croisées. La faena a tendance à s’étirer en longueur. Une grosse entière en se mouillant les doigts.

Naturelle de Andrés Roca Rey ©Paul Ribat

Adrien Salenc accueille son premier, un colorao, par des véroniques genou plié. Il entame sa faena en haut à droite avec goût. Il reste en ligne droite pour commencer par des derechazos. Il cite de loin, mais ne se croise jamais vraiment. Il donne les maintenant traditionnels adornos par redondos inversés et luquesinas. Il se fait déchirer le costume au genou droit par la même occasion.

Le second toro d’Adrien avait un défaut de vision. Le diestro s’est fait surprendre à la cape. Conscient de cette situation, le torero a gratifié le public basque d’une lidia à l’ancienne en faisant beaucoup piquer le toro, puis en le faisant tourner par le bas avec la muleta pour faciliter l’estocade. Une estocade réussie tant bien que mal. Applaudissements pour ses efforts.

Adrien Salenc à la cape ©Paul Ribat

6 toros de Zacarias Moreno (Madrid) pour :
Juan Ortega (rose très pâle et or) : silence / saluts aux tiers
Andrés Roca Rey (bleu pétrole et or) : deux oreilles / deux oreilles
Adrien Salenc « Adriano » : une oreille / applaudissements

Salut de Manuel Duran aux banderilles au deuxième toro
Arènes pleines
Ensoleillé

Juan Medina