Arzacq : Des Sepulveda de Yeltes intéressants, Fernando Vanegas triomphe pour sa présentation

Malgré la concurrence télévisuelle du Tournoi des 6 Nations, la novillada sans picadors de Arzacq a enregistré une belle entrée pour le retour du fer de Sepulveda de Yeltes en France. Une jolie récompense pour les organisateurs béarnais qui avaient également offert la possibilité à trois jeunes novilleros de porter l’habit de lumières dès le mois de Février.

Fernando Vanegas face à son premier eral de Sepulveda de Yeltes

En piste, les novillos de Sepulveda de Yeltes ont offert un jeu intéressant, possédant un fond de caste qui a donné de l’intérêt aux aficionados. Les apprentis toreros ont été mis à l’épreuve, Fernando Vanegas étant celui qui s’en est le mieux sorti, notamment aux aciers qui lui permirent de couper les deux seules oreilles de la tarde. Le torero vénézuélien, frère de Manolo, a profité de son bon premier adversaire pour décrocher deux trophées synonymes de sortie a hombros, L’eral de Sepulveda de Yeltes a été primé d’une vuelta posthume. Clovis Germain a montré un engagement certain et plusieurs qualités intéressantes mais doit encore progresser à l’épée pour fructifier ses efforts. Alfonso Morales, qui complétait le cartel, a connu un passage discret à Arzacq, à l’aise techniquement mais manquant globalement de transmission.

Une très bonne novillada de Sepulveda et des faenas interminables

Le troisième eral de Sepulveda de Yeltes a été primé d’une vuelta posthume

Erales de Sepulveda de Yeltes de belle présentation, (trapio supérieur le cinquième), et donnant dans l’ensemble un jeu excellent.

Alfonso Morales touche un premier opposant un peu juste de force mais très noble. Il trace de bonnes véroniques d’emblée, restant dans les planches. Après un brindis au public, il s’applique à toréer son eral dans les canons. La faena est essentiellement droitière, toujours en tentant d’allonger la main. Le torero essaie de se croiser mais ne l’est pas assez. Il donne quelques passes pieds joints. Bémol, le torero essore littéralement le toro dans une faena beaucoup trop longue. Une atravesada, une entière au troisième et deux descabellos font sonner un avis.

A son second il fait profiter le public béarnais d’un toreo de cape orthodoxe, mais qui transmet assez peu d’émotions. L’andalou commence sa faena à droite, il a tendance à aller trop vite. Comme à son premier, il tente de composer la figure par naturelles. Malheureusement l’eral a tendance à partir dans sa querencia au toril et le torero jinense (de Jaén) a du mal à le fixer. Quelques derechazos en redondos. La mise à mort n’était pas au rendez-vous ce soir.

Clovis accueille le deuxième eral de la tarde de manière enjouée par delanteras. Il pose également les banderilles. Le quiebro est impressionnant. Il brinde lui aussi au public et commence sa faena avec une passe cambiada à genoux. Il est averti par le bicho. Le nîmois fait tomber son opposant à sa muleta. De manière surprenante étant donné son type de toreo, le novillero distille quelques naturelles templées et de belle facture. Il trace également quelques derecherazos en rond méritoires. Le toro devient aplomado mais en demande encore. Pinchazo et entière caida et à côté.

Malgré les accrochages, Clovis s’est… accroché !

Le cinquième eral a un trapio d’utrero. Clovis l’accueille par parones, sa cape est violemment enganchée. A la muleta, les passes par le bas sont méritoires. Il peut l’allonger sur la droite. De par son volume plus important que ses frères, l’eral est un peu plus fixe mais a quand même de bonnes charges. A gauche, le bicho a tendance à serrer, il désarme le torero. Heureusement, la faena n’est pas trop longue. Fin par manoletinas à genoux, le languedocien, se fait trainer au sol par le novillo sur une bonne dizaine de mètres de manière impressionnante. Quatre pinchazos, et une vilaine épée de côté.

Clovis Germain s’est illustré aux banderilles

Fernando Vanegas, en torero sud-américain qu’il est, est venu tout feu tout flamme à Arzacq. Il arrive à se mettre au diapason de son premier très mobile. L’eral est brindé à Alain Bonijol. Il donne des doblones et des derechazos en ligne droite, allongeant la main, longs comme des jours sans pains. Fin de faena en redondos et desplante à genoux. Une entière fait tomber les deux seules oreilles du palco.

Fernando Vanegas a été meilleur au troisième

Au dernier, doté d’un moteur incroyable, tout le répertoire y passe, larga de rodrillas, zapopinas, pose de banderilles (4, la deuxième paire ayant échoué), le torero s’emploie, on dirait, à cocher toutes les cases du sensationnel. Cambiadas, manoletinas à genoux… Peu de liant dans l’ensemble, il enchaîne les passes les unes après les autres sans trop de fil conducteur. Le novillo va un peu a menos sur la fin. La faena très longue et l’échec à l’épée font sonner l’avis et privent le vénézuélien de trophées.

Juan Medina

6 erales de Sepulveda de Yeltes pour
Alfonso Morales : silence après avis et silence après 2 avis
Clovis Germain : salut après avis et silence
Fernando Vanegas : 2 oreilles et silence

Photos : Jean Dos Santos