Pour cette seconde corrida, les toros de Cura de Valverde se sont distingués par une magnifique présentation et des armures impeccables. Malheureusement en piste, les toros du Cura de Valverde ont étonnement raté l’épreuve de la pique, à l’exception du dernier qui a poussé avec alégresse à quatre reprises. Dommage que le reste du lot n’est pas eu tant d’entrain pour ce premier tiers dont on attendait beaucoup cette après-midi.
Juan de Castilla ouvre la tarde avec le premier toro de Cura de Valverde, qui prend deux piques. Si le piquero fait un bon travail, le toro lui, ne s’emploie pas réellement. Juan de Castilla entame une première série intéressante à droite, mais l’intensité retombe rapidement. Cependant, il parvient à remonter en force lors d’une dernière série à genoux (de rodillas). Un trophée semblait à sa portée, mais l’échec à l’épée le prive de cette récompense.
Jesus Enrique Colombo hérite du second toro, devant lequel sa lidia commence mal. Dès la première pique, le Vénézuélien place le toro à longue distance, et lors de la seconde, il allonge de nouveau la distance alors que le toro ne s’était pas montré convaincant sur la première, peut-être à cause d’une pique mal placée sur le rein. Le second tiers s’éternise, Colombo posant les banderilles à corne passée. Il semble avoir exécuté son plan de faena sans vraiment s’adapter aux caractéristiques de son adversaire. Le tout passe sans éclat particulier. Après avoir utilisé trois épées, dont une à cuerpo limpio, la prestation manque cruellement de finesse et de construction. Une ovation accueille l’effort, suivie d’une vuelta que le maestro s’octroie lui-même.
Maxime Solera, quant à lui, hérite d’un toro noble, manquant de force, qui ne permet guère d’exploits malgré quelques séries méritoires du français. La suite de la corrida maintient ce rythme monotone : le second toro de Juan de Castilla n’offre aucune option au Colombien, incapable de briller face à ce manque de possibilités.
Finalement, Colombo arrache une oreille face à un opposant sans relief, mais non sans frayeur, recevant un coup de corne lors de la mise à mort qui fit craindre le pire. Heureusement, plus de peur que de mal.
C’est finalement devant le dernier Cura de Valverde que Maxime Solera va donner un peu plus de relief à la tarde. Devant un animal intéressant mais compliqué, le français réalise un effort important pour dérocher un succès indispensable. Malgré une prestation méritoire conclue d’une épée efficace légèrement basse, la présidence refuse de concéder une oreille pourtant demandée par le public.
Arles, Dimanche 8 septembre 2024
6 toros de Cura de Valverde pour
Juan de Castilla : salut après avis et silence
Jesus Enrique Colombo : vuelta et une oreille
Maxime Solera : salut et vuelta
Seb Combes