C’est face à un lot étonnamment exigeant de Victoriano del Rio que les maestros du jour repartent
avec une oreille chacun. En effet, les toros d’origine Domecq ont finalement proposé autant de jeu
que les La Quinta de la veille avec la caste et la transmission en plus. Rien que ça… !
Daniel Luque démarre bien sa tarde face à un toro qui répond à chacune de ses citations à droite comme à gauche. Il dessine plusieurs séries avec beaucoup de douceur et de temple, notamment une sur la
corne gauche qui fait se lever le public. Il finira par jeter l’ayuda pour des luquecinas au fil du rasoir
qui finiront de séduire les travées déjà acquises à sa cause. Le maestro de Gerena conclue sa faena
par une entière longue d’effet qui aurait pu le priver de trophée. Le toro meurt finalement en brave.
Oreille après avis.
Le second toro est encasté et exigeant. Il a la fâcheuse tendance à chercher les chevilles d’Emilio De
Justo. Mais c’est avec brio et tout le poder que l’on connait au cacereño qu’il dompte le cornu à la
devise noire et jaune. Impossible sur la gauche, le maestro effectue une poignée de passes sur la
corne droite. Pinchazo puis entière. Vuelta après demande non majoritaire du public.
Juan Leal a plus de mal à dominer son premier adversaire, qui rentre avec allégresse sans trop
pousser dans le peto en deux rencontres. Le local de l’étape n’a pas le bagage technique pour faire
plier son toro. Dans son style habituel, il réduit la distance et démarre un labeur tremendista. Il
multiplie les passes à droite et manque à plusieurs reprises de se faire prendre tant il cherche la
proximité avec les cornes. Après une voltereta sans gravité, il conclue par une entière et descabello.
Oreille.
Le quatrième toro de la tarde est moins armé mais plus charpenté que la première moitié du lot du
jour. Il part seul à la rencontre du groupe équestre. Salut d’Ivan Garcia après la pose de deux belles
paires de banderilles. Daniel Luque affronte un toro qui va rapidement à menos. Le toro trop lourd,
n’a rapidement plus de gaz et reste sur la défensive. Pinchazos, entière trasera, avis et deux coups de
verduguillo mettent fin aux débats.
Le cinquième toro est lui aussi moins armé. Il renverse le piquero et sa monture lors de sa première
rencontre. S’en suit une faena pleine de puissance de la part d’Emilio De Justo. Mieux à droite qu’à
gauche, le maestro domine son opposant et cisèle des séries pleines de classe. Il fait évidemment
partie de la crème de la crème et le prouve. Cela manque de diversité pour un public habitué aux
statuaires, cambiadas et autres passes de muleta. Entière foudroyante. Oreille.
RAS sur le dernier toro du Juan Leal. On frôle le troisième avis après une douzaine de descabellos.
Arles, Dimanche 9 avril 2023
6 toros de Victoriano del Rio / Cortés (1/4) pour
Daniel Luque : une oreille et silence
Emilio de Justo : vuelta et une oreille
Juan Leal : une oreille et silence
Seb Combe