Alejandro Mora est un novillero atypique de 27 ans. Né à Plasencia près de Salamanca, dans une famille très taurine, il est un torero à forte personnalité, dans un registre plutôt classique et élégant.
Son toreo rappelle forcément celui de son oncle Juan Mora, torero réputé pour… son élégance et sa capacité à dominer tous types d’encaste.
Alejandro est aujourd’hui en train d’écrire sa propre histoire. Une histoire qui est liée fortement à la France puisqu’il s’y est présenté en tant que novillero sans picadors avant d’effectuer ses débuts à l’échelon supérieur dans les arènes de Garlin en 2018. « Pour moi la France est très spéciale. C’est un pays qui m’a beaucoup donné depuis mes débuts de novillero sans picadors. C’est une aficion fantastique dans laquelle je m’identifie totalement. » Garlin, Saint Sever, Dax, Brocas, ce sont les arènes où l’espagnol est passé en laissant la marque de son toreo qui a retenu l’attention de plusieurs aficionados.
En Espagne, le novillero de Plasencia a toréé plusieurs dizaines de novilladas dans les férias importantes comme Villaseca de la Sagra ou Arganda del Rey. Il a également toréé dans des arènes de première catégorie avec des novilladas à Madrid, Sevilla ou Zaragoza. Le covid est passé par là et le rythme s’est atténué. La lueur ne s’est pas envolée, et c’est à Las Ventas qu’Alejandro Mora a une nouvelle fois fait parler de lui avec une vuelta de poids, où l’oreille lui tendait les mains sans une épée défaillante.
Fin avril, la commission taurine de Bayonne a annoncé officiellement son alternative en clôture de la Féria de l’Atlantique. L’événement aura lieu le Dimanche 3 septembre devant des toros de Zacarias Moreno. Il nous raconte comment les contacts se sont établis « Par l’intermédiaire d’un ami français qui a eu cette idée, nous avons ensemble commencé à travailler pour aboutir à la réalité d’aujourd’hui. J’ai pu échanger avec les principaux responsables de la commission taurine, et grâce à son grand travail et après beaucoup d’efforts, nous avons tous réussi à nous entendre pour annoncer cette belle et prometteuse alternative ».
Cette alternative arrive à point nommer pour Alejandro Mora qui revient à nouveau sur sa relation avec la commission taurine : « Le contact avec la commission taurine de Bayonne a été fantastique. La France m’a vu débuter en novillada piquée et c’est un rêve que je puisse également y prendre mon alternative. Je suis et je serai toujours très reconnaissant de l’opportunité qu’ils me donnent. ». Une alternative dans une arène de première catégorie et avec deux toreros de premier plan, adulés par les aficionados français.
Au moment de le questionner sur l’évidence d’une une certaine déception quant à l’absence de son oncle Juan Mora au cartel, le futur matador de toros préfère tirer le positif de la proposition bayonnaise : « J’aurais bien sûr adoré qu’il puisse faire partie du cartel mais lorsque la commission m’a donné les noms de mon parrain et témoin d’alternative, j’étais très satisfait. Ce sont deux toreros que j’admire beaucoup, c’est un honneur pour moi de pouvoir vivre ce jour spécial à leurs côtés. ». Un cartel rêvé donc, aux côtés de Daniel Luque, véritable icône à Bayonne, et d’Emilio de Justo, torero préférentiel dans le Sud-Ouest français.
Mais il reste encore du temps jusqu’à l’alternative qui aura lieu le Dimanche 3 septembre prochain. Alejandro Mora a encore plusieurs mois devant lui pour préparer cet événement et des dates l’attendent « Je dois encore participer au Circuit des novilladas de Extramadura. J’ai bien sûr envie de pouvoir toréer le plus de novilladas possible et de revenir à Madrid avant mon alternative. ». Après la bonne prestation madrilène courant avril, Alejandro Mora aura encore plusieurs opportunités de préparer la suite de sa trajectoire professionnelle qui prendra un tournant dans les arènes de Bayonne début septembre.
Entretien réalisé le 10 mai 2023 par Jean Dos Santos