Dax, Samedi 7 septembre 2019
6 toros de Victorino Martin pour
Emilio de Justo : silence, une oreille, silence après 2 avis, salut, une oreille et 2 oreilles
C’était le défi tant attendu de cette Temporada 2019 ! Cette après-midi, Emilio de Justo a affronté six toros de la ganaderia Victorino Martin, le second torero a réalisé cette performance en France.
Victorino Martin a emmené un lot de six toros, de présentation et gabarit variés, ont globalement tous donné du jeu avec plus ou moins de race. Décevants au cheval, les Victorinos se sont dévoilés dans le dernier tiers, tous mobiles et offrant à De Justo la possibilité d’installer son toreo.
Emilio de Justo a réalisé une tarde plus que méritoire, faisant l’effort face à chacun de ses adversaires du jour. Parfois rattrapé par la fatigue et le poids des toros qui se sont accumulés au fil de l’après-midi, il est à noter que l’espagnol s’est employé sur chaque combat et n’a jamais fait l’impasse, quel que soit le toro. Chapeau Monsieur Emilio de Justo !
Toro a Toro
Le premier de présentation moyenne, est accueilli avec soin dans la cape d’Emilio de Justo malgré quelques accrocs. Le toro prend deux piques légères. L’espagnol entame bien sa faena laissant de bons passages droitiers. Sur l’autre bord, le toro est menaçant. Il s’implique et extrait 3 bonnes séries malgré un toro qui se retourne de plus en plus vite. Malheureusement, l’épée lui fait défaut à plusieurs reprises et ternit le bilan final.
Le second bien dans le type de la maison Victorino est reçu par le bas par le torero de Caceres qui réussit une très bonne mise en suerte dans la continuité. 2 rencontres sans histoire avec la cavalerie. Le toro charge avec caste. Il est exigeant et demande une muleta sûre. Emilio laisse de bons passages sur les deux cornes, reculant peu malgré quelques difficultés à obliger totalement son toro. Une nouvelle fois, l’espagnol connait des difficultés à l’acier. Après un pinchazo, il porte une entière qui nécessite un descabello. 1 oreille est généreusement accordée.
Le troisième est plus léger de gabarit et d’armures. Le toro manque de force dès les premiers capotazos. Il prend deux très légères piques. Emilio brinde son toro à Jacques Pène, président de la commission taurine dacquoise. La faiblesse de l’animal est un handicap pour le torero au moment de tracer la faena. A mi-hauteur et sans trop contraindre son opposant, De Justo parvient à tirer le maximum de son adversaire. La faena va a mas et l’espagnol est de plus en plus en confiance. Peu à peu, son corps se relâche avant qu’il ne trace une série de naturelles, main droite, de haut vol en toute fin de faena. Une fois de plus, l’épée vient entacher le bilan et prive De Justo d’une oreille de poids. 2 avis après de multiples échecs.
Bien dans le type de la ganaderia, le quatrième prend deux piques sans briller. Une nouvelle fois, De Justo est volontaire mais le poids de la corrida commence à se faire sentir chez le torero. Le toro est sérieux et charge avec transmission. La faena est de bonne facture malgré plusieurs accrocs. Salut à l’issue du combat.
Le cinquième est correctement présenté. A sa sortie, le toro reste légèrement sur la réserve et se retourne vite dans la cape du maestro. 2 piques. Au contraire du précedent, le Victorino manque de transmission malgré une charge fluide. Emilio continue de toréer avec application et engagement malgré la fatigue qui se fait sentir. La faena va a mas grâce à des passages précis. Sa bonne estocade (enfin !) lui permet de couper une oreille.
Emilio de Justo est fortement ovationné avant l’entrée du dernier toro de la tarde.
Ce sixième est d’une présentation irréprochable. Avec de la tête et de gabarit totalement dans la norme de l’encaste, le toro manque cependant de force, recevant seulement deux très légères piques. Après un brindis au public comme une reconnaissance de leur soutient depuis sa présentation en France, De Justo va une nouvelle fois jeter toutes ses forces dans l’ultime bataille. Le toro est menaçant malgré une mobilité intéressante. L’espagnol parvient à sortir de très bons passages, en pesant sur l’animal. Son estocade sincère et cette fois-ci effiace au premier essai libère les 2 oreilles.
Jean Dos Santos